Jacques Fragnière, l’enseignant devenu écrivain

Rappelez-vous de cette sensation, quand quelque chose vous démange. Jacques Fragnière a dû la ressentir un certain temps. Enseignant à l’école primaire, il a publié un premier livre pour enfants, un deuxième en 2010, puis... l’habitant de Belfaux a attendu d’être à la retraite partielle puis anticipée, en 2022, pour écrire Chasse au trésor en Gruyère, récemment publié aux éditions Cabédita et qu’il dédie à ses petits-enfants. «Je travaillais à 100%, je n’avais pas l’énergie de rédiger les soirs», souffle-t-il. Dans l’ouvrage d’une nonantaine de pages, les jeunes Lilou (la Gruérienne) et Arthur (le Parisien) mènent l’enquête sur une mystérieuse épée, volée, qui permettrait de trouver un trésor.  

«Un café? Crème ou sucre? De l’eau gazeuse ou plate?», interroge Jacques Fragnière, en parfait hôte. Si l’intérieur de sa villa à Belfaux semble aussi sobre que blanc, c’est sans compter les décorations posées, suspendues, encadrées un peu partout. Un carnaval multicolore, un peu à l’image de l’auteur, de caractère calme et posé, alors qu’à l’intérieur, son imagination carbure.

«Il fallait que j’arrête de me poser des questions et de vouloir modifier des passages.»
Jacques Fragnière

«J’étais enseignant pour les 5 à 6H. En faisant des lectures suivies et en me renseignant sur ce qui intéressait mes élèves, je me suis dit qu’écrire ne devait pas être si compliqué. Il y a sûrement eu des prémisses dans mon enfance, car je faisais l’école à mon petit frère et avais créé un journal pour lui. Par la suite, j’ai beaucoup lu, d’abord des romans fantastiques et des histoires vraies, puis aujourd’hui, des romans policiers.»  

Aventures à Gumefens 

Ton doux et aimable, Jacques Fragnière reprend systématiquement le fil de la conversation quand il fait une digression. Il explique avoir imaginé le scénario de son livre en un mois. Tout est parti du décor, la Gruyère. L’enfant de Gumefens, fils d’agriculteur, a puisé dans ses souvenirs d’enfance parfois remplis d’audace, pour ne pas dire de témérité: «Une fois, j’ai descendu la route à toute bombe en vélomoteur depuis Gumefens, mais j’ai raté un virage, suis passé au-dessus de la barrière et me suis cassé un bras.» Son jeune héros Arthur s’en sort pour sa part sans casse. Il s’est aussi documenté, notamment sur une ancienne légende.  De là, il ne restait plus qu’à bâtir la charpente autour de l’idée principale: une chasse au trésor.