Trois décennies d’inclusion à Tinterin

Handicap» Depuis 1990 qu’il est installé à Tinterin, le Home Linde est peu à peu devenu une sorte de deuxième place du village, faisant face à celle de l’hôtel-restaurant Sternen, de l’autre côté de la route de Marly. Ce week-end, une grande fête s’y est déroulée pour célébrer le 30e anniversaire de cet établissement bilingue hébergeant une cinquantaine de personnes vivant avec de lourds handicaps mentaux. «C’était en réalité le 33e, mais le Covid est passé par là», expliquent Stephan Danczkay et Lorenzo Pestalozzi, respectivement responsable du Home Linde et directeur de la Fondation fribourgeoise en faveur des personnes en situation de handicap mental et infirmes moteurs cérébraux adultes (FAH-SEB). Celle-ci chapeaute aussi un autre établissement de taille comparable à Misery – le Foyer la Colombière –, ainsi que deux villas à Ependes et Belfaux.

Sous une cantine montée pour l’occasion devant le home, célébrations et concerts se sont succédé vendredi et samedi dans le village singinois. Un surplus d’animation pour un lieu qui n’en manque déjà pas en temps normal: le site de Tinterin comporte notamment une piscine régulièrement ouverte au grand public, ainsi qu’aux membres de l’Ecole de natation de Guin, Fribourg et environs. On y trouve également une cafétéria inclusive, parfois fréquentée autant par les villageois que par de jeunes parents participant aux cours de bébés nageurs.

Créer du lien

«Tout ça contribue à créer du lien», note Stephan Danczkay. «Même des personnes avec un handicap très lourd, qui ne sont souvent pas en mesure de communiquer par la parole, apprécient beaucoup ces contacts.» Sur ses quatre sites à cheval entre la Singine, le Lac et la Sarine, la FAH-SEB accueille environ 115 pensionnaires au total, dont une vingtaine d’externes qui ne viennent qu’en journée. «Leur moyenne d’âge se situe entre quarante et cinquante ans. Beaucoup sont en situation de polyhandicap et très dépendants d’une aide extérieure», explique Lorenzo Pestalozzi. «Nouer des contacts implique l’adoption d’un autre mode de communication. Je pense très sincèrement que nous en bénéficions autant qu’eux», assure le directeur de la FAH-SEB.