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Un mètre cube de déchets sauvages ramassés à Bulle

Une cinquantaine de volontaires ont nettoyé la zone sportive bulloise et la lisière de Bouleyres

Coup de balai, Ambiance. photo: Lib / Charles Ellena, Bulle, 22.10.2022CHARLES ELLENA/Charles Ellena / La Liberté

Stéphane Sanchez

Stéphane Sanchez

24 octobre 2022 à 09:14

Temps de lecture : 1 min

Bulle » Gants, pinces, sacs et subsistance: le Centre d’entretien et le Service enfance-jeunesse de la ville de Bulle avaient prévu toute la panoplie du coup de balai, samedi aux abords du skatepark. Une cinquantaine de volontaires ont répondu à l’appel. «On ne sait jamais si on doit leur souhaiter une bonne collecte. Au fond, on espère qu’il y aura toujours moins de déchets», glisse le vice-syndic David Seydoux, venu lancer la chasse. En deux heures, les traqueurs ont sillonné la rue du stade, le chemin de la Pépinière, la zone sportive, la lisière de Bouleyres et les abords de la Trême. Résultat: un mètre cube bien tassé de déchets, pour un périmètre en apparence plutôt propret.

«Au fond, on espère qu’il y aura toujours moins de déchets»
David Seydoux

Alvaro Vieitez et son fiston Esteban, 6 ans, ont rempli deux sacs de 60 litres et cumulé les découvertes les plus massives: «Deux treillis de clôture roulés, une plaque d’acier et une chaise en plastique cassée», énumère le duo, qui a aussi mis la main sur des baskets et un ballon de foot décomposé. Mais chacun a trouvé son lot de canettes, de verres vides, de PET, d’emballages de snacks, de papier toilette et, bien sûr, de mégots. Sans parler d’un sac de montagne rempli de boîtes de conserve ou… d’une clé d’Alpha Roméo qui finira aux objets trouvés.

«Ça me révulse»

Jean-Claude et Danielle Tevon, grands marcheurs, sont venus «pour la nature». «Ce qu’on voit au bord des sentiers, c’est calamiteux!» peste le couple, un brin déçu par sa collecte tristement classique: «C’est peu, mais c’est déjà trop», souligne Danielle. L’indignation anime aussi Christophe Grandjean, venu avec ses enfants, Kilian, 7 ans, et Stella, 5 ans. «Tout petits, quand ils jouaient dehors, ils ramassaient des papiers et des mégots et les mettaient à la bouche. Ça me révulse. C’est dommage que des gens qui ont une conscience doivent se substituer aux personnes qui se permettent de salir la ville et la nature.» Kilian appuie: «Nous, on met nos déchets dans la poubelle ou dans les poches!»

«Ce qu’on voit au bord des sentiers, c’est calamiteux!»
Jean-Claude et Danielle Tevon

De son côté, la famille Dutartre ne part jamais en balade sans un sac-poubelle: «L’automne dernier, à Bouleyres, on a rempli un sac de 35 litres. Et plusieurs petits sacs cet été. Nous avons trouvé des bidons d’huile éventrés et une batterie. Une pile en décomposition se vide de ses métaux lourds dans le sol et détruit la microfaune. Alors imaginez une batterie!» commente Agnès Dutartre, biologiste et enseignante. «Une bouteille cassée peut blesser ou mutiler des dizaines d’animaux. Une canette d’alu, ce n’est pas un abri mais un piège, voire un four, en plein soleil.»

Que faire face à l’incurie? «Multiplier les équipes communales de nettoyage ne responsabilise personne. Si chaque citoyen était astreint une fois par an au ramassage de ces déchets, les gens en jetteraient moins», estime la Bulloise Marie-Renée Mazet. Les amendes? Depuis le 1er janvier 2020, le littering peut coûter entre 50 francs et 150 francs de contredanse. «Mais les gens s’en fichent. J’en ai déjà entendu dire que ces déchets donnent du travail aux cantonniers… On devrait donner des travaux d’intérêt général», dit Christophe Grandjean. L’option a été envisagée, indique Philippe Gachet, collaborateur du Centre d’entretien de la ville: «Mais ce serait stigmatisant.»

Les jeunes ont bon dos

Pourtant, l’îlotier et ses deux collègues, qui vident quotidiennement les 630 poubelles publiques du chef-lieu, ramassent aussi tout ce qu’ils trouvent dans la rue. «Il y a moins de seringues, parce que les parcs sont bien surveillés. Mais on ramasse des préservatifs, des chaussures, des sacs de fruits moisis, des sous-vêtements, des matelas, sans parler des dépôts à côté des puits à ordures. Avec les poubelles, ça fait entre 500 et 1000 kg par jour.»

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