Proximité «exagérée» avec la presse à Berne selon Cédric Wermuth
Les gens distinguent entre les combats socialistes et les fuites médiatiques, selon Cédric Wermuth
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29 janvier 2023 à 20:55
Politique» Cédric Wermuth, coprésident du Parti socialiste suisse (PSS) s’est exprimé au congrès des socialistes vaudois. L’occasion de l’interviewer samedi sur les critiques contre Alain Berset et le PS, alors que dimanche un sondage révélait que le président de la Confédération garde une popularité forte et que 64% des sondés estiment qu’il ne doit pas démissionner.
Est-ce que vous trouvez que ce congrès se déroule dans un contexte particulier si l’on pense aux attaques contre le Parti socialiste et le conseiller fédéral Alain Berset?
Cédric Wermuth: Je vois un Parti socialiste vaudois plein d’énergie, avec beaucoup de candidatures et un programme très clair sur le pouvoir d’achat, l’égalité hommes-femmes et une politique climatique avec la justice sociale au centre de ses réflexions. A gauche, nous ne sommes absolument pas impressionnés par cette campagne contre notre parti. Les gens sont conscients des vrais enjeux, même si je reconnais qu’il y a eu des problèmes d’indiscrétions. Maintenant il y a surtout une campagne politique pour détruire les chances électorales du PS. Je trouve que ces affaires sont plutôt une source d’énergie pour le parti.
Vous avez l’impression que c’est une attaque organisée?
Je ne le sais pas. En tout cas, c’est utilisé d’une manière organisée contre le Parti socialiste. Les irrégularités grossières dans les méthodes du procureur spécial Marti, révélées entre-temps, posent effectivement de nombreuses questions. Je ne sais pas qui a envoyé ces informations sur Alain Berset à la presse, je ne veux pas spéculer.
Est-ce que le parti discute beaucoup de ça ou a encore le temps de parler des grandes thématiques sociales?
Honnêtement, je n’ai pas beaucoup de retours de nos membres à ce sujet. La base comme la grande majorité de la population sont toujours derrière Alain Berset. J’ai l’impression que c’est un débat qui se déroule dans les rédactions plus que dans les rues ou dans le parti.
Donc vous ne craignez pas de répercussions de l’affaire Berset sur les résultats des élections fédérales?
Je suis assez convaincu que les gens font la distinction entre les personnes, ce qui se passe au Conseil fédéral et le parti. Les gens sont tout à fait conscients que, même s’il y a eu des indiscrétions, il y a maintenant le travail parlementaire, le travail de la justice qui sont en cours. Le projet de société défendu par les socialistes reste clair.
«Je suis même heureux que ce débat arrive finalement. C’est un problème réel et il faut en discuter.»
Cédric Wermuth
Est-ce que cette affaire va pousser les partis, et le PS en particulier, à redéfinir les liens avec la presse?
Je pense personnellement qu’il y a un problème dans la Berne fédérale. On a exagéré la proximité entre la presse et la politique. Il n’y a pas que cet exemple: pendant la pandémie, on avait toutes les semaines des fuites, des journalistes qui étaient mieux informés que le parlement sur les décisions que prenait le Conseil fédéral. Il y a des relations au niveau personnel qui ont dépassé ce qui est raisonnable pour une démocratie. Dans ce sens, je suis même heureux que ce débat arrive finalement. C’est un problème réel et il faut en discuter.
Tous les partis ont péché?
Ce débat actuel est hypocrite. Il faut qu’on arrête, que l’on se mette ensemble pour trouver une solution. Et que l’on travaille sur ce qui concerne vraiment les gens touchés par une crise forte de leur pouvoir d’achat. C’est ça qui devrait être au centre de la politique et pas ce genre d’affaires.
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