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Société

«J’aurais voulu être un artiste»

Ancien boxeur, boursier communal et banquier, Bertrand Chatagny est aujourd’hui un retraité actif


 Stéphanie schroeter

Stéphanie schroeter

23 janvier 2022 à 11:03

Temps de lecture : 1 min

Corserey » Mais que n’a-t-il pas fait? La question nous hante au fur et à mesure que l’entretien évolue. On finit par craquer et la lui poser. De nouveaux horizons s’ouvrent en guise de réponses. Une petite quarantaine, même de cinq jours, ne suffirait pas à tous les explorer. Le monde de Bertrand Chatagny est donc plus que vaste, même si le principal intéressé, modeste, estime le contraire.

De boxeur dans sa jeunesse, il est devenu imprimeur avant d’endosser le rôle de boursier dans son cher village de Corserey, puis de banquier à quelques encablures de là, à Lentigny. Et postier à temps partiel, aussi, avec son épouse Eliane. Tout cela entre deux courses d’orientation, quarante Morat-Fribourg et huit Sierre-Zinal… Aujourd’hui retraité, il se plaît à lire et à philosopher, quand il ne joue pas aux échecs. Un mot qui finalement ne lui va pas du tout, lui qui connaît le succès, celui de posséder un monde intérieur aussi riche…

Famille

Né le 28 janvier 1951. A grandi à Corserey, où il habite toujours. Son père, Jean, était postier et agriculteur et sa mère, Renée, institutrice. Mariée à Eliane. Deux fils: David et Florian, et trois petits-enfants.

Formation

Apprentissage d’imprimeur à Fribourg. A aussi travaillé à Genève et Bienne. Maîtrise de l’industrie graphique. Diplôme de secrétariat et comptabilité. A été boursier à Corserey et a travaillé à la Banque Raiffeisen de Lentigny.

Hobbies

Lecture, philosophie, histoire des religions, échecs, course d’orientation.

 

Bertrand, vous étiez boxeur dans une autre vie. Comment cela s’est-il passé?

Mon père me parlait parfois de Marcel Cerdan (boxeur français, ndlr). Il était d’ailleurs sportif et était allé à vélo jusqu’à Paris, ce qui était assez unique en ce temps-là car le sport n’était alors pas valorisé. A 14 ans, j’ai vu Cassius Clay (Mohammed Ali) à la télévision, c’était un poids lourd qui dansait comme un poids léger autour de son adversaire, sans prendre de coups. C’était magnifique! A 16 ans, je me suis pointé sans aucune prétention à l’école de boxe de Fribourg, elle se trouvait à l’école des Neigles. J’ai rapidement été remarqué pour mon sens de l’esquive et mes déplacements sur le ring. Je me souviens que tout jeune, je tournais autour d’un sac de foin que j’avais pendu à l’avant-toit de notre grange.

Pour quelles raisons n’avez-vous pas continué dans cette voie prometteuse?

En 1968, j’ai été choisi pour faire partie d’une sélection nationale pour aller boxer en France. Après six combats gagnés facilement chez les juniors, je me suis retrouvé à boxer directement chez les élites. Une grave erreur! J’ai compris, à cette occasion, qu’il faut un instinct de guerrier pour survivre, et je ne l’avais pas assez, cela ne fait pas partie de mon caractère! J’étais un super technicien car j’aimais l’entraînement. La boxe, pour moi, c’était l’escrime du poing, pas une bagarre de chiffonniers! Donc, j’ai arrêté et j’ai bien fait!

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