Imprimantes. HP visé par une plainte pour l'«obsolescence programmée»
Le fabricant d’ordinateurs et d’imprimantes est visé par une plainte pénale en France, accusé par une association de mettre en place une «obsolescence programmée» des cartouches d’encre et d’en empêcher la réutilisation, a appris l’AFP mardi.
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ATS, AWP et AFP
26 novembre 2024 à 06:45, mis à jour à 14:07
La plainte de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), dont a eu connaissance l’AFP, a été déposée à Paris lundi pour «obsolescence programmée des produits par voie logicielle» et «entrave au reconditionnement et à la restauration des fonctionnalités des cartouches d’encre HP rechargées ou reconditionnées hors de ses circuits agréés».
Selon l’association, HP met en place plusieurs stratégies «opaques» pour réduire la durée de vie des cartouches.
Premièrement, il bloquerait à distance, grâce à une puce et un logiciel, les cartouches qui ne sont pas de la marque, mais aussi les cartouches HP qui auraient été rechargées chez des concurrents, sans en informer «clairement» le client et rendant parfois inutilisables imprimantes et scanners.
Evaporation de l’encre
Ensuite, HP rendrait «obsolètes des lots entiers de cartouches sous prétexte de mise à jour», ce qui «laisserait entrevoir un important gâchis de ressources et d’argent».
Enfin, l’entreprise réduirait au fil des années «la quantité d’encre dans ses cartouches tout en augmentant leurs prix, atteignant jusqu’à 7500 euros (près de 7000 francs) le litre».
«HP cherche à tout prix que les cartouches ne soient utilisées qu’une seule fois. C’est malhonnête pour les consommateurs et néfaste pour l’environnement», dénonce auprès de l’AFP Flavie Vonderscher, responsable de plaidoyer chez HOP.
«HP emmène directement les cartouches à la case poubelle», se désole-t-elle. «Les clients sont rendus captifs pour assurer le profit de l’entreprise, mais toutes les pratiques commerciales ne sont pas légales».
Se fondant en outre sur des décisions ayant sanctionné HP à l’étranger (Italie, Etats-Unis), HOP espère l’ouverture d’une enquête préliminaire afin de faire cesser ces pratiques, et a mis en ligne une pétition.
A la suite de plaintes de HOP, deux enquêtes préliminaires sont en cours en France.
Une à Nanterre depuis 2017, visant le fabricant japonais Epson pour obsolescence programmée et tromperie, soupçonné de bloquer «des impressions au prétexte que les cartouches d’encre seraient vides alors qu’il reste encore de l’encre».
L’autre à Paris depuis 2023 pour pratiques commerciales trompeuses et obsolescence programmée visant le géant américain des smartphones Apple, accusé de «restreindre la réparation pour les réparateurs non-agréés ou de dégrader un smartphone réparé avec des pièces + génériques + à distance».
En février 2020, Apple avait accepté de payer en France une amende de 25 millions d'euros dans le cadre d’une transaction pénale pour mettre fin à des poursuites pour pratiques commerciales trompeuses.