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«Des jeunes moins stressés»

A Fribourg, des cours promeuvent une utilisation saine et responsable des jeux vidéo à l’Académie. Bilan positif du premier semestre

Fortnite est l’un des jeux auxquels les élèves de l’Académie peuvent s’entraîner.

 Chiara Bovigny

Chiara Bovigny

2 mars 2020 à 02:01

Education » En septembre 2019, l’association noetic, qui cherche à promouvoir l’e-sport et la culture geek, ouvre une école particulière à Fribourg, l’Académie. Ses coachs dispensent des cours de jeux vidéo à des joueurs et joueuses de tout âge, dans le but d’améliorer leurs performances en jeu.

L’idée naît fin 2018 chez quelques adeptes plus âgés. «Nous avions tous une grande expérience des jeux vidéo mais nous avions assisté à leur expansion sans que personne ne nous guide, raconte Kevin Sanders, éducateur social et responsable de l’Académie. Nous voulons surtout que les jeunes ne rencontrent pas les mêmes difficultés que nous.»

Par exemple, les participants apprennent grâce à ces cours à rester attentifs à leur hygiène de vie et à leur rapport au jeu. «L’idée est aussi de créer un espace de sociabilisation et de faire se rencontrer des jeunes partageant la même passion», ajoute Kevin Sanders.

Les différents cours suivent un même programme de base. «On commence par discuter tous ensemble d’un thème, puis on fait une partie de jeux vidéo en équipe tout en mettant l’accent sur la communication, avant de finir avec un moment de jeu libre», explique Joshua Blangiforti, un coach de 28 ans.

Les cours se déroulent actuellement les lundis et mardis, avec une permanence le jeudi. Ils réunissent une quinzaine de participants âgés de 8 à 33 ans, tous masculins. Une cotisation de 350 francs est demandée à chaque participant. Le cours est ouvert aux femmes mais, selon Kevin Sanders, celles-ci sont freinées par le machisme et le sexisme encore présents dans le monde des jeux vidéo.

Gérer ses émotions

Les organisateurs tirent un bilan positif de ce premier semestre. «Les parents remarquent un changement chez leurs enfants. Ils sont moins stressés et jouent moins aux jeux vidéo à la maison», affirme Kevin Sanders. Les coachs perçoivent un réel intérêt chez les jeunes. «Les gameurs sont très motivés car ça concerne une de leurs passions, souligne Joshua Blangiforti. Ils veulent progresser et nous écoutent avec beaucoup d’attention.»

Un avis que partage Nathanaël Gimonet, un participant de 11 ans: «Le cours me permet de m’améliorer au jeu tout en me faisant de nouveaux amis et en rigolant. J’arrive aussi à mieux gérer mon temps de jeu et mes émotions qu’avant», explique le jeune gameur. Il affirme qu’il essaie d’appliquer les conseils reçus. Avec plus ou moins de succès.

Trouver des subventions

Les organisateurs espèrent recevoir suffisamment de subventions pour leur permettre de pérenniser le projet et ainsi à terme réduire la cotisation, afin que les jeunes issus de familles en situation plus précaire puissent aussi participer. Le but est de doubler le nombre de participants à Fribourg avant de lancer ce concept dans d’autres cantons et de le populariser. «Nous voulons casser les clichés liés aux jeux vidéo. Il faut que les gens soient conscients du véritable potentiel, surtout social, de ce projet», conclut Kevin Sanders.

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