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Société

Tous les chemins mènent à Stéphane

Facteur d’orgues à la base, Stéphane Currat est aussi agent pastoral et accompagnateur en montagne

Stéphane Currat travaille avec des personnes en situation de handicap.

 Stéphanie Schroeter

Stéphanie Schroeter

11 octobre 2019 à 19:53

Spiritualité » Le point commun entre un facteur d’orgues, un agent pastoral et un accompagnateur en montagne? Un homme, un seul et unique. Stéphane Currat. Avec deux r et une auréole sur la tête. Ce quadragénaire, père de quatre filles, est un ange de patience qu’il cultive dans ses diverses professions. Cet amateur d’aventures et de nature, de belles vues et de douces mais intenses échappées, a fait de toutes ses passions son travail. Avec lui, nul besoin d’aller très loin pour atteindre des sommets.

Stéphane, quelle est la différence entre un guide et un accompagnateur en montagne comme vous?

Il y a des points communs, comme le fait que nous amenons des clients en montagne. Mais nos groupes sont souvent plus grands que ceux des guides. J’emmène aussi bien des écoles, des entreprises que des familles qui souhaitent, par exemple, fêter un anniversaire. La clientèle est donc très large. Nous assurons aussi, comme un guide, la sécurité de ceux que nous accompagnons. Mais contrairement à eux, nous sommes limités dans le type de terrains mais également au niveau de la technique, car nous n’utilisons pas de matériel pour la progression.

En clair, la grande différence, celle qui fait que des personnes font appel à nous, c’est l’animation. L’accompagnateur amène une découverte, une expérience autour de la nature. Celle-ci peut se dérouler à la montagne mais pas uniquement. Nous sommes aussi actifs en ville, au bord d’un lac ou au milieu d’un vignoble. Tous les milieux naturels constituent nos terrains de jeu.

Vous arrivez à vivre de cette activité?

Ce sont des métiers qui permettent difficilement d’en vivre totalement. Mon métier d’accompagnateur en montagne représente environ 30% à 40% de mon revenu. J’exerce également la profession d’animateur en aumônerie.

Qu’est-ce qui vous a amené à devenir accompagnateur en montagne, ce qui ne semble pas être un métier très répandu?

J’ai travaillé comme animateur, au sein de l’Eglise, auprès des jeunes. Dans ce cadre-là, je participais régulièrement à des semaines de marche, à des retraites au Simplon ou au Grand-Saint-Bernard. J’avais envie de continuer à faire ça mais de manière professionnelle.

« Enfant, je suis très peu allé à la montagne »

Stéphane Currat

La montagne, elle vous passionne depuis toujours?

Presque. Enfant, j’y suis très peu allé avec mes parents. C’est en participant à la pastorale des jeunes que le déclic est venu.

Vous avez également une formation de facteur d’orgues…

Oui mais je n’ai pas travaillé dans ce domaine après mon apprentissage. Et cela fait très longtemps que je n’ai pas joué de l’orgue!

Ce n’est pas une voie banale pour un adolescent…

Je n’aimais pas trop les études. J’aimais apprendre mais pas à l’école. Et j’appréciais aussi beaucoup le bois.

Vous êtes ensuite devenu agent pastoral. La foi fait-elle partie depuis toujours de votre vie?

La dimension spirituelle a beaucoup d’importance dans ma vie. Elle en avait déjà dans ma famille. Je me la suis ensuite appropriée comme jeune adulte.

Affirmer ses convictions ne devait pas toujours être facile à assumer, non?

J’ai plutôt ressenti le contraire! J’ai trouvé un lieu, un centre pour les jeunes à Echarlens, avec des gens qui partageaient les mêmes valeurs, qui avaient aussi envie de donner du sens à leur existence. J’ai trouvé ça extraordinaire!

En quoi consiste concrètement votre travail en aumônerie?

Je fais plein de choses différentes, mais, concrètement, cela consiste à rejoindre environ une fois par mois les personnes sur leur lieu de vie et de travail. Je partage un moment avec eux durant lequel la musique prend beaucoup de place. Je les accompagne également durant certains événements de leur vie ou lors de temps forts.

Vous travaillez avec des personnes en situation de handicap. Pourquoi ce choix?

J’ai travaillé deux ans comme éducateur auxiliaire dans une institution spécialisée. C’est comme cela que j’ai découvert ce monde avant de devenir animateur pour les jeunes durant environ quinze ans. Et lorsque j’ai émis le souhait de changer d’activité, on m’a proposé ce poste étant donné mon expérience avec les personnes en situation de handicap.

Est-ce très différent de votre travail avec les jeunes?

Certaines choses sont même complètement opposées. Par exemple, en ce qui concerne le chant, il faut un répertoire varié pour plaire aux jeunes, alors que pour les personnes handicapées, c’est le contraire, car elles aiment le côté répétitif du rituel. J’aime ce travail. J’ai chaque fois l’impression d’être un invité bienvenu quand je vais leur rendre visite en institution.

L’accompagnement est au cœur de toutes vos activités. Et vous, aimez-vous être accompagné?

J’aime aussi faire des découvertes seul. Mais il y a des moments dans la vie durant lesquels on a besoin de quelqu’un, d’une présence qui ouvre une porte et rassure…

www.natureaventures.ch


La nature, son terrain de jeu favori

«Ces trois objets symbolisent mon travail d’accompagnateur en montagne. Je suis toujours à la recherche de nouvelles idées pour les animations que je propose.

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