Une voix pour ceux qu’on ne voit plus
L’animateur pastoral fribourgeois Jean-Marc Buchs est à l’écoute des gens en situation précaire dans la rue
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Nicole Rüttimann
3 septembre 2022 à 14:52
Fribourg » Devant la gare, sa fine silhouette se fond dans le flot des passants, en toute discrétion. Jean-Marc Buchs est là pour ceux qui ne prennent jamais le train, que la vie a laissé à quai. Cet animateur pastoral et aumônier est aussi «écouteur de rue» depuis 8 ans, au service de l’Eglise: il tend l’oreille dans les gares de Bulle et Fribourg à ceux que l’on évite trop souvent du regard. Il glane des bribes de vie «avec leurs ombres et lumières». Sous la douceur de ses yeux et son sourire timide pointe une détermination à défendre l’humain, avant tout. Sa voie n’était pourtant pas toute tracée. Il confie avoir longtemps cherché sa place, comme Charles de Foucauld sa figure inspiratrice qui fut officier, explorateur, géographe et ermite.
Fusil, fleurs et religion
Si ses parents sont catholiques, ils le laissent libre de ses choix. Ce fils de major met un terme à sa carrière militaire après un cours de répétition suivi la «bible au fusil»; il y vit un premier questionnement, écartelé entre deux commandements. Il trouve des réponses dans les ouvrages de sciences des religions qu’il lit en parallèle de ses études de pédagogie à l’Université de Fribourg, achevées en 1995. Puis le puzzle s’assemble au fil de rencontres marquantes: Lors d’un stage aux Buissonnets, avec Olivier, jeune trisomique qui lui «ouvre une porte sur un monde inconnu, simple mais fort». Avec l’Inde, pays de contrastes où naît son intérêt pour ce qui se vit dans la rue. Enfin, avec Dieu lorsque, stagiaire dans une association pour toxicomanes sur l’Ile Maurice, il a «un flash intérieur: la conviction profonde de sa présence».
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