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Athlétisme

Les chaussures magiques qui mènent vers les records les plus fous

L’exploit interpelle. Comment la coureuse à pied Assefa a-t-elle pu battre de plus de deux minutes le record du monde du marathon? Ses chaussures constituent une explication. Parmi d’autres.

Tigst Assefa a couru le marathon de Berlin, dimanche dernier, à une cadence moyenne de 3’09 au kilomètre. L’Ethiopienne a battu le record du monde de plus de 2 minutes! © Keystone

Jonas Ruffieux

Jonas Ruffieux

28 septembre 2023 à 13:50

Temps de lecture : 1 min

Course à pied » Un record du monde pulvérisé de plus de deux minutes engendre autant d’admiration que d’interrogations. Comment expliquer une telle performance? Dimanche, lors du marathon de Berlin, l’Ethiopienne Tigst Assefa (2 h 11’53) a asséné une claque monumentale à l’ancienne marque mondiale, détenue depuis 2019 (Chicago) par la Kényane Brigid Kosgei (2 h 14’04). Ceci… lors de son troisième essai sur la distance de 42,195 km. Une progression folle, presque irréaliste, pour la jeune femme de 26, ou 28 ans, son âge dépendant des sources.

Pourtant, le chrono, aussi impressionnant qu’il soit, n’étonne pas les spécialistes. «Nous savons que selon le différentiel lié au sexe biologique, les chronos des femmes sont supérieurs de 9 à 11% à celui des hommes, commence Grégoire Millet, professeur à l’institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne. Le grand pas en avant réalisé par les messieurs a précédé de quelques années l’éclosion du même phénomène côté féminin.» La marque d’Assefa, pointée à 10’44 du record masculin (2 h 01’09) détenu depuis l’épreuve de Berlin 2022 par le Kényan Eliud Kipchoge, correspond à un surplus de 8,86%.

Rien de révolutionnaire: en 2003, Paula Radcliffe s’était approchée de 9’47 de la marque de Khalid Khannouchi, soit un écart de 7,8% . «Pour des raisons sociales, religieuses et sociétales, les records ont tendance à tomber d’abord chez les hommes, puis chez les femmes», reprend l’ancien triathlète, champion de France en 1982. «Au Kenya et en Ethiopie, il y avait un gros écart à combler pour rattraper le sport masculin en termes d’intérêt et de moyens.»

Dopage technologique?

Ainsi, la parité allait être rétablie, c’était écrit, ou presque. Il suffisait d’évoluer dans les conditions idéales que proposait Berlin ce dimanche (12 degrés, peu de vent, pas de pluie) et de bénéficier de jambes de feu, sous la protection d’un lièvre efficace. Et puis? Les chaussures, pardi! Dites de «nouvelle génération», ces merveilles technologiques intègrent une plaque de carbone et des mousses qui procurent un «effet rebond».

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