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Basketball

L’intérieure ukrainienne Miriam Uro-Nilie n'oublie pas les siens

Engagée le temps de la Coupe d’Europe, l’intérieure d’Elfic Fribourg est née il y a 29 ans en Ukraine, un pays en guerre que sa mère refuse de quitter.

Miriam Uro-Nilie et Elfic Fribourg se préparent à accueillir les Françaises de Roche Vendée. © Charly Rappo

Pierre Salinas

Pierre Salinas

29 novembre 2023 à 20:10

Basketball » Quand, au mois de février 2022, Vladimir Poutine ordonne l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Miriam Uro-Nilie, internationale ukrainienne née il y a 29 ans à Kiev, porte fièrement les couleurs de Nyon, dont elle est avec l’Américaine Jessica Loera l’une des deux joueuses étrangères. Ensemble, elles conduiront le club de la Côte jusqu’en finale des play-off de SB League, perdue au bout du suspense face à Elfic Fribourg. «Sportivement, un superbe souvenir. Peut-être le plus beau de ma carrière.» Ensemble encore, parce que colocataires, elles apprennent la triste nouvelle, un sombre matin d’hiver.

«Jessica s’est employée à me calmer, car j’étais sous le choc. Le coach (Hakim Salem, ndlr) et son assistante (Caroline Turin) m’ont beaucoup aidée également. Tout de suite, ils m’ont dit que j’étais libre de faire ce que je voulais. Mon envie était de rentrer au pays, auprès de ma mère et de ma grand-mère, mais celles-ci m’ont priée de rester où j’étais. Au moins, m’ont-elles dit, quelqu’un de la famille est en sécurité…»

Rien n’a changé

«Il est important d’en parler»
Miriam Uro-Nilie

Deux ans plus tard ou presque, rien n’a changé ou presque. Après une saison en Belgique sous le maillot de Castors Braine, Miriam Uro-Nilie est de retour en Suisse. Mais chez son ancien rival, Elfic Fribourg, qui accueille ce jeudi soir à la salle Saint-Léonard les Françaises de Roche Vendée en Eurocup FIBA (19h30). Quant à la guerre russo-ukrainienne, bien qu’occultée dans les médias par un autre conflit, israélo-palestinien celui-ci, elle continue de faire chaque jour de nouvelles victimes. Anonymes ou non.

«Ma grand-mère est morte en avril de l’année dernière. Le bruit des tanks et des fusils automatiques lui causaient trop de stress et son cœur a lâché. Comme les hôpitaux étaient bondés, elle s’est éteinte à la maison», dévoile Miriam Uro-Nilie, qui aurait pu refuser poliment d’évoquer le sujet. Avec un journaliste qu’elle ne connaît pas, qui plus est. «Je ne le fais pas volontiers mais cela ne me dérange pas, grimace-t-elle. Je crois au contraire qu’il est important de parler. Pour ne pas oublier.»

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