«Si c’est pour gagner un titre…»
A Olympic, les absences font que, comme d’autres, Jurkovitz doit évoluer à un poste qui n’est pas le sien
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Pierre Salinas
11 mars 2023 à 02:01
SB League » Ce soir encore, comme la semaine passée à Birsfelden face aux Starwings, Natan Jurkovitz s’installera dans la raquette d’Olympic, et non pas aux abords de celle-ci. Avec la venue d’Union Neuchâtel à Saint-Léonard (17 h 30), le No 99 fribourgeois, qui se plaît à malmener de ses tentacules la montée de balle adverse, sera appelé à défendre plus bas sur le terrain, aux basques d’un des plus gros «bébés» de la Swiss Basketball League: Arkim Robertson, un Grenadien de 207 cm pour 110 kg. Parce qu’il n’est pas un modèle réduit non plus, Natan Jurkovitz (203 cm, 99 kg) ne craint pas d’escalader la montagne.
«L’année passée déjà, quand Robertson était à Lugano, je défendais sur lui et cela s’était bien passé. Il n’avait inscrit que 6 points chez nous et j’avais réussi à lui faire péter un plomb là-bas (expulsion pour deux fautes flagrantes, ndlr)», explique-t-il, un sourire en coin. Le sourire «Natan Jurkovitz»: confiant, impertinent, mais toujours bienveillant.
Des chiffres
Si le poste 3 prend son repositionnement au poste 4 avec autant d’humour, c’est parce que celui-ci est dicté par les circonstances. Après Jonathan Kazadi et Paul Gravet, Uros Nikolic n’est-il pas tombé à son tour au combat (lire ci-après)? En attendant qu’Antonio Ballard ne soit opérationnel (lire ci-après), Natan Jurkovitz est condamné à faire des piges sous les panneaux, même s’il «n’aime pas trop ça». Le Villarois de 27 ans n’est pas le seul affecté par la situation: Arnaud Cotture, que l’on sait capable de jouer partout, sauf à la mène, sera cantonné au cœur de la «peinture», alors que Boris Mbala glisse de 2 à 3. Non, le basket moderne ne se résume pas à des chiffres. Et oui, les joueurs sont toujours plus polyvalents. Il n’empêche: changer de rôle n’est jamais anodin.
«Entre 2 et 3 et 4 et 5, il n’y a pas énormément de différences, compare Natan Jurkovitz. Mais passer de 4 à 5, c’est autrement plus compliqué. D’ailleurs, on parle de postes extérieurs et intérieurs. Même si j’en ai l’habitude, c’est toujours un petit challenge pour moi, parce que je n’ai pas le feeling 4, je n’ai pas les mouvements 4, bref, je ne respire pas 4! Je le ressens et je pense que mes coéquipiers aussi. Mais si c’est pour le bien de l’équipe et pour que celle-ci gagne un titre, pas de souci: je le fais volontiers. Jusqu’au bout s’il le faut! Quitte à ce que, sur un plan individuel, ma fin de saison soit un peu moins belle.»
Pour l’ailier «couteau suisse» qu’il est, il s’agit d’abord de trouver de nouveaux repères, défensifs notamment. «Au poste 4, reprend «Jurko», tu dois être proche de ton adversaire pour pouvoir défendre sur le «pick and roll» (jeu combiné entre le meneur et le pivot, ndlr), alors qu’au poste 3, c’est le contraire: il ne faut pas être trop près, sous peine d’avoir des «back doors» (quand l’adversaire se démarque dans le dos, ndlr). Il y a des ajustements à faire. Heureusement pour moi, Paul (Gravet) me donne des conseils, l’entraîneur-assistant (Ivica Radosavljevic, ndlr), qui est un ancien 4 de métier, aussi. Et puis, il y a Petar: le génie du basket dont je connais les systèmes par cœur!»
En Israël déjà
A Natan Jurkovitz, nous faisons la remarque que lors de son passage sous le maillot israélien de l’Hapoel Be’er Sheva, entre 2020 et 2021, il avait déjà été flanqué du statut d’ailier fort. «C’est vrai, lance-t-il, mais le système de jeu était différent. Le 4 était très extérieur et il avait souvent le ballon en main.» Et d’esquisser, une fois n’est pas coutume, une grimace: «Le problème, c’est que je devais défendre et attaquer sur beaucoup plus gros et grand que moi, parce que le championnat israélien était athlétiquement plus élevé que le suisse.» Se sacrifier pour le collectif: il est des expressions qui valent dans tous les sports et à tous les niveaux.
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