Logo

Suisse

Mazout et gaz bannis

Après Bâle-Ville, Glaris interdit les chauffages aux énergies fossiles. Le Valais s’y prépare, Zurich votera


 Ariane Gigon, Zurich

Ariane Gigon, Zurich

10 septembre 2021 à 00:44

Temps de lecture : 1 min

Energie » La Landsgemeinde de Glaris a une nouvelle fois surpris: sur le Ring (nom de la place où se réunit la population votant à main levée), les chauffages à mazout et à gaz ont été bannis dimanche. Le canton de la Linth est ainsi le deuxième à forcer le chemin des énergies renouvelables. D’autres, dont le Valais, pourraient suivre.

Comme en 2006 lors de la fusion des 25 communes en trois entités, au lieu des dix proposées par le gouvernement, les Glaronais sont allés plus loin que leur Conseil d’Etat. Ce dernier s’en tenait aux recommandations de la Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie de 2014, inscrites dans le «Modèle de prescriptions énergétiques des cantons» (MoPEC), qui prévoit d’obliger les propriétaires à fournir 10% d’énergies renouvelables lorsqu’ils installent un nouveau chauffage.

Selon les observateurs, les intempéries de l’été et le fait que la proposition était soumise de façon isolée, et non avec le prix de l’essence ou une taxe sur les billets d’avion, ont convaincu. «La décision glaronaise est une très bonne surprise et un tournant, commente Elmar Grosse Ruse, expert en politique énergétique du WWF. Après le rejet de la loi fédérale sur le CO2, certains pensaient qu’il fallait arrêter de légiférer sur la politique climatique.»

Jusqu’ici, les cantons ont suivi la recommandation MoPEC avec une diligence modérée. Ceux qui ont adopté des législations se limitent souvent à la recommandation de 10% d’énergies renouvelables pour les chaudières (c’est le cas à Lucerne). Fribourg a augmenté cette part à 30% (nouvelles installations) et à 20% (rénovations). Une nouvelle loi a été adoptée au printemps dans le canton de Schwytz, sans référendum. Mais d’autres propositions, ces dernières années, n’avaient pas passé le cap des urnes, dans trois cantons (Berne, Soleure et Argovie).

Succès à Bâle-Ville

Bâle-Ville a été pionnière: depuis octobre 2017, toute chaudière, dans une nouvelle construction ou remplacée, doit fournir 100% d’énergies renouvelables, sauf si le coût est plus élevé à long terme et en cas de difficultés techniques. Le canton a doublé ses subventions. Un bilan après trois ans a montré que la part des énergies renouvelables était passée de 50% à 90% dans les nouvelles infrastructures.

Le canton de Zurich s’est inspiré de l’exemple bâlois pour sa nouvelle loi, adoptée en avril dernier, mais combattue par un référendum de la Fédération immobilière zurichoise. Cette dernière mise sur des changements volontaires et non obligatoires. Selon elle, «les émissions de CO2 ont déjà baissé de 34% par rapport à 1990, dans le domaine du bâtiment, sur l’ensemble du territoire, pour une augmentation d’immeubles de 33%.»

120’000 chaudières

Mais pour le WWF, «nous n’avons plus le temps d’attendre des actes facultatifs. Une chaudière a une vie moyenne de 20 ans. Le remplacement de quelque 120’000 infrastructures de chauffage dans le canton de Zurich représentera un des principaux instruments de protection du climat de Suisse!» Le vote aura lieu fin novembre.

On devrait connaître, d’ici là, l’accueil réservé à un autre projet, celui du Conseil d’Etat valaisan, qui propose également de passer à 100% d’énergies renouvelables dans le domaine du chauffage. La consultation dure jusqu’à fin octobre. Zoug et Uri sont aussi en train de légiférer dans ce domaine.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique