Projet ProusTime: Proust sous la loupe
Scrutant La Recherche du temps perdu, le projet ProusTime croise sciences et arts pour tenter de saisir ce flux qui nous échappe
Thierry Raboud
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Littérature » «La vie est trop courte et Proust est trop long», affirmait Anatole France. Tout est question de temps, pourrait-on lui rétorquer, sans trop savoir qui est vraiment ce dieu Chronos qui nous file entre les doigts. Construction sociale, variable physique, simple illusion mentale? Le temps qui court toujours nous échappe.
Ce que l’on sait, cependant, c’est qu’il faut environ 130 heures pour traverser La Recherche du temps perdu, comme on l’apprend en feuilletant Proust et le temps. Un dictionnaire inattendu et stimulant sorti ce printemps, issu d’un projet de recherche pour le moins original qui depuis 2015 croise les disciplines pour tenter de saisir l’insaisissable. Une dizaine de chercheurs – historienne, physicien, critique musical, neurobiologiste, linguiste, géochimiste ou encore plasticien – se sont plongés dans les immenses phrases de ce monument romanes