Emotions en jeu
Ces histoires sont des « séquences » extraites des rencontres que l’Education Familiale organise dans le canton ; elles traitent des compétences éducatives des parents.
Education familiale Fribourg
Temps de lecture estimé : 2 minutes
« Je suis l’enfant le plus malheureux au monde ! pourquoi je suis venue au monde ? ». Laurence, ressent une grande tristesse en entendant sa fille Lia, 5 ans, parler de cette manière : « comme une douche froide », raconte-t-elle.
Est-ce que Lia va si mal ? quelle erreur avons-nous faite ? qu’est-ce qu’on peut faire ?
En prenant un peu de distance, Laurence se rend compte qu’elle s’est laissée prendre par ses propres émotions. « Je vais essayer de séparer davantage les émotions de ma fille et les miennes : comment accepter la tristesse de ma fille ? ». Elle écoute alors sa fille de manière active « tu te sens très triste ? Tu aurais besoin de... pleurer ? dessiner ? crier ? courir ? rester tranquille ? »
Laurence prend le temps aussi d’écouter ses propres émotions : « je vais en parler à une amie et à mon conjoint ».
Les échanges qui se développent en famille, à partir de ce jour-de-choc sont très stimulants pour leur relation. On parle alors de la vie de tous les jours, on nomme les choses, pour s’entraîner à être juste reconnaissants. On remercie les aliments que nous recevons dans l’assiette, l’eau que nous prenons du robinet, le vent qui souffle, les abeilles qui pollinisent les fleurs, les paysans qui labourent, les parents qui travaillent pour avoir de la nourriture et ainsi de suite. Et les parents remercient leurs enfants qui les aident à grandir, à devenir chaque jour un peu plus parents.
La façon dont nous réagissons aux demandes d’aide de l’enfant influence sa confiance en lui, envers les adultes et dans la vie. En écoutant sa fille, Laurence l’accompagne et lui fait confiance : elle ne fournit pas tout de suite une solution, ne lui donne pas de conseil. Sauf quand Lia a besoin d’informations. Elle ne la détourne pas de son problème. Elle lui offre du temps et de la compréhension pour que le « problème » se transforme en expérience formatrice.
“ Écouter seulement ” est un puissant remède. Si nous résistons à l’envie de poser toute de suite un pansement sur chaque “ difficulté”, nous pouvons entrer en contact avec le monde intérieur de l’enfant. Ecouter l’autre, c’est le faire exister.