La Liberté

Une chose à la fois

Ces histoires sont des « séquences » extraites des rencontres que l’Education Familiale organise dans le canton ; elles traitent des compétences éducatives des parents.

Une chose à la fois © Pixabay
Une chose à la fois © Pixabay


Education familiale Fribourg

Publié le 25.11.2019

Temps de lecture estimé : 4 minutes

« Il n’aime pas dessiner, ni jouer aux legos, ni avec des puzzles, que faire ? » Paul, le père de Maxime, est préoccupé car son fils bouge beaucoup et « obéit peu ».

Maxime a bientôt 4 ans et va donc commencer l’école. Maxime joue avec le chien que la famille vient de recevoir. Il lui court après, il le prend dans ses bras. Il est « maladroit » : voici une bonne occasion de faire l’apprentissage de la tendresse. En cherchant les yeux de Maxime tournés de l’autre côté, Paul le guide : « Maxime, regarde, je le prends de cette manière dans les bras ; attends, je suis en train de le caresser ; maintenant, c’est ton tour. »

Sur la table, il y a des tranches de pommes. Maxime en prend une. Le père est sur le point de se fâcher ; il se rappelle que Maxime a besoin d’apprendre les règles de vie : « Maxime, qu’est-ce qu’on fait après avoir touché le chien ? ». Maxime voudrait que son père l’accompagne à la salle de bain. « J’ai déjà lavé mes mains, c’est ton tour maintenant, je t’attends à la cuisine. », dit Paul, qui a de la peine à stimuler l’autonomie de son fils pour aller seul aux WC. En même temps, il a compris que Maxime en a vraiment besoin, car il va commencer l’école. Alors il montre l’exemple et motive Maxime à le faire seul.

Sur le tapis de sa chambre, Maxime amène une boîte de jeu. Quand il l’ouvre, il y a plein de pièces de deux couleurs, bleu et brun. « « Non, je ne veux pas faire ça ». Paul comprend qu’il y a trop de pièces dans la boîte, il en sélectionne quelques-unes : 6 pour construire l’éléphant et 6 pour l’ours, en montrant les deux animaux sur le couvercle de la boîte, ce qui donne à Maxime un message concret.

Maxime a de la peine à combiner les pièces et voudrait arrêter : « Je ne veux pas faire ça ».

Paul comprend cela et en même temps l’encourage à continuer, surtout en le guidant : « As-tu vu la trompe de l’éléphant ? Tourne ta pièce un peu et … qu’est-ce que tu vois maintenant ? ».

Paul comprend l’importance ne pas arrêter le jeu. Le « zapping », le fait de passer d’un jeu à l’autre, sans en terminer un, est un grand obstacle au bon développement des jeunes enfants. Maxime fait mine de prendre le chien dans ses bras. « Stop - lui dit son père - l’éléphant n’est pas encore terminé ».

Une fois l’éléphant terminé, Gladys, la mère de Maxime propose une « pause » : elle comprend que la concentration de Maxime a diminué, et en même temps, elle sait que Maxime peut encore se concentrer : « On fait le goûter et ensuite on construit l’ours, car l’éléphant attend de jouer avec l’ours ! ». « Je ne veux pas », crie Maxime. Une fois terminé le goûter, c’est Gladys qui prend la relève (Paul fait sa pause sur la balcon) et guide Maxime : « On termine ce jeu et ensuite, on va sortir courir et sauter sur la place de jeu, ok ? ».

Ces deux parents se soutiennent l’un l’autre pour apprendre à mettre en place un cadre éducatif qui valorise Maxime, prenne en compte ses besoins, et en même temps, soit exigeant quant à sa préparation à la vie : avoir le plaisir de faire un effort, savoir se concentrer sur ce que l’on fait, aller jusqu’au bout, et ainsi voir et apprécier les surprises et les découvertes.

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