La Liberté

Affectation des terres assolées: la biodiversité, c’est la vie!

Publié le 13.05.2022

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«Le courrier de lecteur du 3 mai dernier nous fait partager les soucis d’un paysan sur son tracteur. Il n’est pas enchanté à l’idée de devoir dédier 3,5% de ses terres assolées pour la biodiversité, comme l’a décidé le Conseil fédéral. Il croit que la biodiversité ne se mange pas.

Et pourtant: fruits, légumes, lait, pain, pratiquement tous nos aliments sont de purs produits de la biodiversité. La biodiversité et ses services écosystémiques sont pour l’agriculture la base naturelle de la production. La biodiversité, c’est la vie! Pourquoi s’opposer à la décision du Conseil fédéral?

Le paysan sur son tracteur devrait plutôt être préoccupé par ces centaines d’hectares de terre agricole qui disparaissent sous le béton des zones industrielles, projets immobiliers et routes de contournement. Et en cette période de crise, il devrait se poser la question de savoir s’il n’est pas plus judicieux de produire de la nourriture plutôt que du fourrage.

Sur son tracteur, le paysan a également une idée: partager les efforts pour la biodiversité et introduire pour chaque jardin une obligation de compensation écologique. Bonne idée, mais pour que le partage soit équitable, les payements directs devraient également être partagés. Selon le rapport agricole 2021, la Confédération a versé 426 millions de francs pour des mesures en faveur de la biodiversité en agriculture en 2020. Mesures qui, selon le même rapport, sont insuffisantes.

Et pour terminer dans l’optique du partage, des contributions à la sécurité de l’approvisionnement pourraient également être versées aux jardiniers du dimanche qui produisent leurs propres fruits et légumes.

Jacques Studer,

biologiste, Fribourg

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