La Liberté

Aimer votre prochain?

Publié le 15.11.2018

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En appeler au principe abstrait d’égalité entre hommes est source d’objection. La nature la première, par la souveraine inégalité des capacités physiques et mentales entre humains, a commis des injustices contre lesquelles il n’y a pas de remède (sic).

Ne serait-ce que la division en chefs et gens du peuple, c’est la discorde. Les uns détiennent le pouvoir, les autres forment la majorité. Comble de démocratie participative! L’aporie fait tilt. Côté salon, le suffrage universel et la gouvernance marchent de concert, côté cour les enjeux obéissent aux lobbys. Rivalité et haine subjuguent les esprits malgré la démocratie. Si l’homme intérieur ne change pas, rien ne change jamais du rapport désastreux à l’extérieur.

Proies des bas-fonds, les hommes ne se laissent pas intimider par leurs vices. Il y a davantage de félons que de civilisés. Davantage qui cachent à peine leur désir maléfique. «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» est symptôme. Et pour cause, dès le départ de la vie le pouvoir entre la mère et l’enfant agit par l’entremise conflictuelle du tabou de l’inceste – quoi qu’en disent les belles âmes.

Envisager une société capable de gérer la vie instinctive à la lumière d’une valeur supérieure, religieuse, politique, est tâche impossible. Qui peut déclarer «Par ici passe votre salut?» Face à la cruauté, Freud est loin de prêcher l’amour, tel celui invoqué à Rome lors du récent Synode des évêques à l’adresse des jeunes (LL du 27 octobre). D’expérience, il sait qu’il n’y a pas de salut. Au-delà du narcissisme trompeur, il dévoile plutôt que la pulsion de mort ruine tout pouvoir.

Mario Cifali, Genève

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