Avenir Suisse et son étude sont déconnectés de la réalité
Temps de lecture estimé : 1 minute
L’étude d’Avenir Suisse sur la politique agricole m’inquiète (La Liberté du 8 septembre). Mis à part les chiffres avancés, qui sont discutables, le rapport préconise une stratégie agricole en dix points, à appliquer d’ici 2030. Je me focalise ici sur l’un d’eux, intitulé «modernisation du droit foncier».
Aujourd’hui, pour inciter une reprise de domaine dans la famille, l’exploitant peut le vendre à son enfant à la valeur de rendement, et non à la valeur vénale. Prenons l’exemple d’un domaine de 20 hectares. A la valeur de rendement (0,50 fr./m2), son prix est de 100 000 francs, alors que la valeur vénale (3 fr./m2) représente 600 000 francs.
La différence est énorme. Avenir Suisse propose de supprimer la valeur de rendement pour n’utiliser que la valeur vénale. Conséquence: de nombreux jeunes paysans ne pourraient dès lors plus reprendre le domaine familial.
Ce point du rapport n’est qu’une part du plan proposé par Avenir Suisse pour démanteler l’agriculture de notre pays. Pourtant, la paysannerie suisse a été massivement soutenue par le peuple en septembre 2017. Avec ce rapport, Avenir Suisse se montre déconnecté de la réalité, des attentes de l’agriculture ainsi que des consommateurs.
Stiobban Godel, Prés. commission agricole UDC-FR,
Estavayer-le-Gibloux