C’est une fausse bonne idée

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Au matin du 10 avril, j’ai eu le plaisir de découvrir la nouvelle signalisation routière qui gère le trafic dans la traversée de Neyruz, soit une vitesse maximale de 30 km/h entre 22 h et 6 h (La Liberté du 11 avril). A midi, au téléjournal de la RTS, j’ai écouté les propos de Monsieur le conseiller d’Etat Steiert qui s’exprimait sur la nécessité d’effectuer un test «grandeur nature» afin de mesurer la diminution des nuisances sonores dues au trafic routier.

Je ne peux qu’adhérer au fait que l’on cherche à diminuer l’impact des nuisances de notre société sur nos habitants. Où je m’interroge, c’est sur le choix du tronçon en question. Celui-ci est constitué d’une pente relativement raide (entre 5 et 10%). Aujourd’hui, il est possible de le gravir à 50 km/h en 5e ou 6e rapport de la boîte de vitesses avec un régime moteur bas (moins de 2500 tours/min).

Dans l’autre sens, les utilisateurs – et ils sont nombreux à y avoir laissé leur permis pour excès de vitesse – ne peuvent que freiner afin de ne pas dépasser la vitesse fatidique et ceci sous un régime moteur au ralenti.

Avec la nouvelle limitation de vitesse, la montée se fera donc en 3e ou 4e vitesse, voire en 2e pour les poids lourds, avec comme corollaire des moteurs qui tourneront à des régimes supérieurs et qui seront plus bruyants et polluants. Pour la descente, rien ne changera.

En finalité, par le choix de leur méconnaissance du terrain, Monsieur le conseiller d’Etat Steiert et ses services vont tuer dans l’œuf une bonne idée applicable à de nombreux autres tronçons. Et cela, c’est une fausse bonne idée.

Laurent Queloz, Neyruz