La Liberté

Ce que cache le langage officiel

Publié le 20.02.2019

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Merci à La Liberté (6.2) de nous rappeler qu’il existe une question palestinienne. Si vite oubliée! Il nous faudrait un nouveau Klemperer, grand décodeur de la langue nazie (LTI), pour décoder la LTO, langue des territoires occupés, tant le langage officiel d’Israël est d’une efficace duplicité. Clair pour l’intérieur, mimant la conformité au droit international pour l’extérieur.

N’ayant jamais reconnu en droit le partage de la Palestine, Israël donne le change en utilisant l’expression «Territoires occupés». Chacun sait à l’intérieur qu’il s’agit de la «Judée-Samarie», donc d’un morceau d’Israël indivisible. Mais il y a un mur, donc une frontière! Non, officiellement c’est la «ligne de suture». Or, si les mots ont un sens, suture implique un seul et même corps.

Je pourrais multiplier les exemples – mais pas le nombre de signes qui me sont impartis. Lorsqu’un diplomate israélien emploie les termes «Territoires occupés», à la satisfaction de ses homologues étrangers, il y met un tout autre sens: là où ces derniers entendent «Palestiniens occupés» et «occupants israéliens», l’armée et ses auxiliaires les colons, eux, entendent «une terre indûment occupée par des Palestiniens, revenant de droit éternel, toute à Israël».

La seule perspective concevable pour le Gouvernement israélien – mais jamais déclarée! – et toutes ses politiques à ce jour (discrédit systématique de l’Autorité palestinienne, promotion du Hamas par ses services secrets… à l’exception de Rabin) n’ont visé qu’un but: une Judée-Samarie libérée de la présence palestinienne, quelques réserves-témoins mises à part, soigneusement parquées derrière leur mur. Ni vues, ni connues. L’oubli garanti.

Pierre-Alain Bossel,

Villars-sur-Glâne

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