De la parodie à la réalité
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«Lundi des patates, mardi des patates, mercredi des patates… et samedi des patates aussi.» Cette chanson de Bafaboy, roi de la parodie, entendue dernièrement à la radio, m’a renvoyé à mon adolescence. Au milieu du siècle passé, de nombreux domestiques de campagne étaient des saisonniers italiens.
Le malicieux que notre père avait engagé, tout en rêvant de spaghettis, s’était mis à chanter gaîment «patate al mattino, patate a mezzogiorno, patate la serra, patate tutta la settimana». De quoi obtenir le Bafa, le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur.
Eh oui, on en mangeait, des pommes de terre en ce temps-là. Le menu de la semaine comprenait des röstis à déjeuner, des pommes de terre pilées à midi et en robes des champs le soir. Il y avait bien rarement des spaghettis à table. Notre maman, complice des rêves de notre ami domestique, le gâtait alors en en cuisinant de gigantesques rations. Et notre Italien de s’en régaler à pleines dents!
Et honni soit qui mal y pense: désireux de nous instruire, nous les tout juste adolescents, là où nos parents comme tous les parents aussi prudes que coincés de ce temps-là nous laissaient dans l’ignorance, ce jeune homme de 20 ans nous a même expliqué une fois, oui juste une fois, la raison d’être de son entrejambe…
Ernest Bersier,
Montbrelloz