La Liberté

Je consomme, donc je suis…

Publié le 15.02.2019

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C’est toujours avec beaucoup d’intérêt que je lis les «Opinions» de Jacques de Coulon. «Greta [Thunberg] face aux princes de ce monde» (6.2) sous les projecteurs de Davos m’a fait penser au personnage du Sauvage dans le Meilleur des mondes, de Huxley. Elle a tenu des propos très forts mais qui, je le crains, seront vite balayés par d’autres événements d’actualité. Cette actualité nous broie.

Jacques de Coulon parle de libéralisme, mais que dire du mot liberté? Bernard-Henri Lévy, l’autre soir, sur le plateau d’Infrarouge, la brandissait comme un étendard. J’ai le sentiment que cette notion de liberté a servi à favoriser la consommation, c’est-à-dire le marché. L’être humain est vu non plus comme un citoyen, encore moins comme une âme, mais comme un consommateur. C’est en tant que tel qu’il compte et que tout est permis. Surtout pas de retenue.

Il semblerait que Pasolini nous ait déjà alertés par un de ses écrits, en prévoyant que nous subirions une dictature pire que celle connue lors de la dernière guerre, celle de la consommation. On en sent les prémices, ne serait-ce qu’avec les moyens de communication actuels, la santé ou encore les assurances.

Aujourd’hui, on ne peut plus se permettre d’être pauvre – la pauvreté n’étant pas à confondre avec la misère. Même les moines ou les moniales, probablement, le confirmeront. Ce n’est pas pour rien que l’idée du revenu inconditionnel est dans l’air. Ainsi on continue à s’assurer des consommateurs.

C’est un système qui nous rend indifférents à l’autre bien que nos gouvernants se réfèrent constamment à la notion de solidarité.

Micaela Campiche,

Lausanne

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