La Liberté

La juste colère des victimes

Publié le 15.04.2019

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Les récentes turbulences que traverse l’Eglise en ces temps de dénonciation et de juste colère manifestée à l’endroit d’une frange de prédateurs sexuels en soutane éclaire d’une lumière violente une actualité qui jette le trouble, voire le discrédit, sur une religion qui ne compte plus les doigts accusateurs dressés sur le parvis de ses édifices.

L’on s’étonne qu’il pleuve sur elle des rapières: il en pleuvrait des rails qu’elle ne s’en servirait pas davantage pour s’ouvrir une voie vers le bon port. Certes quelques fruits véreux ne sauraient condamner l’arbre entier. Mais le mal est fait et des écluses ouvertes déferlent les douleurs du désenchantement.

Si son navire affronte aujourd’hui la tempête et subit dans sa cuirasse tant de déchirures, c’est qu’elle a trop longtemps semé un vent d’omerta, d’impunité et d’intimidation envers les victimes. Une attitude si inexpiable que nul regret ne saurait atténuer les souffrances endurées.

Des victimes clouées au pied de la toute-puissante et sainte Eglise romaine drapée dans son manteau de divine autorité. Crient les souffre-douleur, les sans-voix, les oubliés au pied des autels, leur détresse est trop lointaine pour résonner à l’oreille des sourds.

Vers quels sombres récifs se dirige ce vaisseau amiral qui n’a pour capitaine qu’un homme seul à qui l’on baise les pieds et lie les poignets? Pour la salubrité des écuries d’Augias, il serait bon de commencer par abolir le célibat des prêtres qui est la pire des hypocrisies. Une sorte de blanchiment de l’amour sale. N’enfonçons pas le clou, pour le répit des coupables et des sentences à venir.

Jean Perroud,

Berlens

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