La patience n’est plus de mise car il y a l’urgence climatique

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Merci M. Vionnet (19.10) pour l’intérêt que vous portez à notre société et pour votre désir que la démocratie soit respectée. Je crois sincèrement que nous visons un même but: le bien pour notre humanité. Après se pose la question du comment et de la légitimité.

En réaction aux actions d’Extinction Rébellion (XR), vous écrivez qu’«il existe en Suisse de nombreux moyens légaux pour faire entendre sa voix». C’est vrai que la Suisse est une démocratie, néanmoins celle-ci présente des limites. Nous pourrions citer Henry David Thoreau qui inspira, entre autres, Gandhi et Martin Luther King: «Il existe des lois injustes: consentirons-nous à leur obéir? Tenterons-nous de les amender en leur obéissant jusqu’à ce que nous soyons arrivés à nos fins – ou les transgresserons-nous tout de suite?»

Etre patient, c’est faire preuve de sagesse… sauf lorsqu’il y a une urgence! Vous écrivez que XR est une minorité de personnes qui se croit au-dessus des lois. Vraiment? Plus de 100 000 personnes étaient à Berne le 28 septembre pour soutenir le climat. Le 20 octobre aux élections, les candidats verts ont eu la plus grande progression électorale depuis vingt ans. Depuis le 24 octobre, plus de 270 scientifiques suisses ont appelé à la rébellion en signant une tribune.

Et au-delà de ce soulèvement du peuple, nous pourrions prendre une citation du même Thoreau: «Tout homme qui a raison contre les autres, constitue déjà une majorité d’une voix.»

Pour conclure, nous posons cette question: à quand des actions fortes de nos autorités pour mettre la justice au-dessus de l’ordre?

Alain Emery, Extinction

Rébellion, Münchenwiler