La raison d’un «non» le 19 mai
Temps de lecture estimé : 1 minute
Comme de nombreux Suisses, pas tous, je vote. Comme de nombreux Suisses, pas tous, j’ai fait mon service militaire. Comme de nombreux Suisses, pas tous, je fais du tir et je possède des armes. Une loi existe, qui protège mes droits de citoyen et ceux des autres citoyens.
Maintenant pour modifier cette loi, on parle de violence, d’abus, de gens «potentiellement dangereux». C’est l’intention, la volonté qui fait la différence entre ce qui est potentiel, beaucoup de choses, et un fait avéré. Vous voulez lutter contre la violence, très bien. Luttez contre l’analphabétisme, l’inégalité sociale et l’acculturation, vous lutterez contre la violence. En votant non le 19 mai, ce n’est pas tant un droit des armes que je voudrais défendre qu’un certain respect mutuel entre gouvernants et citoyens.
Quand les premiers se méfient des seconds et inversement, il y a peut-être une question à se poser avant de parler d’armes. Dans quel état est notre démocratie? La Suisse a une longue tradition de citoyen en armes et de tir, est-ce un pays violent pour autant? Les pronostiqueurs de désastres sont-ils devenus si forts que c’est la méfiance qui doit gagner?
Je voterai non le 19 mai, pas tant pour garder mes armes que pour continuer d’être considéré comme un citoyen et non un «criminel potentiel».
Jérôme Grousson,
La Corbaz