Le discours de la cathédrale

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Le saint étudiant, après avoir béni l’évêque du haut de son âne, va discourir sous la rosace des heurs et malheurs du temps. Je gage que les enfants seront un peu oubliés dans cette revue. La vedette sera tenue par les dernières élections fribourgeoises, la bible de Godel, la révolte féminine de sainte Nicole, le sexe des anges et autres conseillers fédéraux.

Les rues encombrées de Fribourg seront aussi de la partie; il en sait quelque chose! Engoncé dans ses chauds vêtements sacerdotaux, notre étudiant de service va aborder, peut-être condamner, la Russie éternelle de ses compères en sainteté, saint Vladimir et saint Georges. Les tsars Nicolas, aussi responsables des folies de l’Empire, vont peut-être aussi être convoqués au tribunal céleste.

Mais, saint Michel va-t-il terrasser le nouveau dragon – dont on connaît le nom – responsable des souffrances du peuple ukrainien? Et sermonner l’Otan pour ses lances un peu courtes pour arrêter les massacres, et l’Europe qui, après avoir fait miroiter à l’Ukraine son modèle démocratique et de marché, assiste, les armes efficaces croisées, à la destruction d’un peuple qui lutte contre la barbarie et le froid?

Notre saint en sait quelque chose en matière de démembrement, lui qui ne conserve sous ses pieds qu’un bout de fémur, ses autres restes étant dispersés… même au Bélarus.

Le saint discourt et le monde tourne, en éternels déséquilibres, partagé entre réchauffements climatiques et froid venant de l’Est. Chers enfants, un ancien Saint-Nicolas vous souhaite malgré tout une excellente fête!

Benoît Rey, La Tour-de-Trême