Friedrich Nietzsche, annonciateur de la mort de Dieu, doit beaucoup rire à la lecture d’un article où un psychologue «prouve», implicitement, l’inexistence du Créateur (LL du 7 septembre). Son raisonnement? 1) Les adeptes du complot sont des créationnistes. 2) Tous les croyants (et principalement les monothéistes) sont créationnistes. 3) Les premiers sont dans l’erreur, donc les croyants sont dans l’erreur.

Nietzsche disait aussi que «tout mot est un préjugé», ce qui invite à considérer avec prudence les prémisses du syllogisme servies sous forme de définition. Un créationniste se définirait en ignorant que l’âge de la terre s’exprime en milliards d’années et non en milliers. Ou bien un créationniste ignorerait qu’il est impossible de prouver l’existence de Dieu ou son contraire (même si la «complexité du monde» suggère à des esprits du calibre d’Einstein l’existence d’un principe créateur). Somme toute, si corrélation il y a, on pourrait dire que l’obsession du complot se mar