La Liberté

Mieux redistribuer cet argent

Publié le 03.06.2023

Temps de lecture estimé : 1 minute

Le 18 juin, nous devrons voter sur la mise en œuvre du projet de l’OCDE qui harmonisera le taux d’imposition des multinationales au sein de 140 pays. En tant que membre de ce groupe, la Suisse a l’obligation d’édicter une réglementation permettant cette mise en œuvre: si elle ne le fait pas, les impôts des multinationales basées en Suisse seront prélevés par d’autres pays.

La conseillère fédérale Keller-Sutter fait campagne sur ce dernier argument: elle ne souhaite pas que nous nous privions d’une manne financière supplémentaire. De l’autre côté du spectre politique, le Parti socialiste et la Jeunesse socialiste s’opposent pourtant au projet de mise en œuvre. Pourquoi?

C’est parce que le projet de loi suisse s’oppose à l’esprit social qui a émané du consensus international. En effet, la mise en œuvre telle que prévue actuellement en Suisse ne profitera ni à la population, ni aux cantons. Au contraire, selon les études avancées par la gauche depuis le début de la campagne, la concurrence entre les cantons sera accrue. Leurs recettes fiscales supplémentaires seront très inégales et ils seront encouragés à investir ces recettes dans des solutions et aménagements au bénéfice des multinationales, celles-là mêmes que la réforme de l’OCDE demande de taxer. Le projet suisse redonne d’une main ce qu’il prendra de l’autre pour se conformer au droit international.

La Suisse doit revoir ses priorités et se doter d’un meilleur projet de loi, qui redistribue les recettes fiscales vers les besoins réels, car les investissements nécessaires dans l’agriculture, la biodiversité, la santé et les services publics sont énormes. Je voterai non le 18 juin.

Robin Jolissaint, candidat JSF

au Conseil national, Fribourg

La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11