La Liberté

Neuchâtel ouvre ses yeux sur un certain Louis Agassiz

Publié le 19.09.2018

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Louis Agassiz a quitté la Suisse pour les Etats-Unis en 1846 où il est décédé en 1873. Il serait, selon la dépêche ATS diffusée sur le site internet de La Liberté du 13 septembre, le «cofondateur de l’Université de Neuchâtel» qui n’a vu le jour qu’en 1909. Mystère.

Dans le même article, on apprend que M. Jelmini, dans sa qualité de conservateur du Musée historique et des Archives de la Ville de Neuchâtel, avait, dit-il, dans les années 1980 «une admiration béate pour Louis Agassiz». Admiration partagée par «les autorités» qui avaient «adopté à l’unanimité» la proposition de M. Jelmini d’appeler l’entrée de la Faculté des sciences humaines «Espace Agassiz».

A cette époque, l’extrême racisme de Louis Agassiz était connu par tout historien digne de ce nom à travers les études de Lurie (1955 et 1960), Stanton (1960), Hirsch (1965), Kuhn-Schnyder (1973), Reichlin (1977), Gould (1980 et 1981), etc. Mieux, il aurait suffi de lire la biographie de Louis Agassiz, publiée par sa femme et traduite en français en 1887, pour guérir à tout jamais d’«une admiration béate pour Louis Agassiz».

Parlons du présent. M. Jelmini publie en 2010 un somptueux Neuchâtel 1011-2011 dont l’article sur Louis Agassiz ne dit pas un seul mot sur son racisme, pourtant condamné publiquement par le Conseil fédéral en 2007 et analysé récemment par Menand (2001), Kaeser (2002, 2007), Fässler (2007), Irmscher (2008), Barth (2010), etc.

En 2010, M. Jelmini déclare avoir sciemment (!) omis toute mention du racisme d’Agassiz (L’Hebdo du 17.11.2010). Cela s’appelle une falsification grave par omission volontaire.

Hans Barth,

Fribourg

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