La Liberté

Pas de démocratie économique

Publié le 06.12.2022

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Nous avons appris récemment l’intention de Rolex de venir s’implanter à Bulle et d’investir environ un milliard de francs sur le long terme. Les réactions ont tout de suite été unanimes: réjouissons-nous de la venue du fleuron de l’horlogerie suisse!

Pour autant, gardons la tête froide et évitons l’urgence avec laquelle l’affaire est traitée politiquement. Car dans la précipitation, n’y verrait-on pas une justification du rythme absurde auquel Bulle croît? Les 2000 nouveaux emplois promis justifient enfin la démesure de la nouvelle gare, ou encore des projets immobiliers de ces dernières années, le dernier en date étant celui du Terraillet, ou encore le quatrième CO qui est désormais en projet.

L’urgence est avant tout environnementale, et elle impose quelques questions: a-t-on réellement besoin de produire plus de montres? De plus, notre commune va bien, elle est «dynamique» aux dires de son syndic, et le chômage est bas. Ne pourrait-on pas attendre d’autres propositions? Repenser au fait que la meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas? Choisir une entreprise qui produira quelque chose dont nous avons réellement besoin, relocaliser une production essentielle qui avait plié bagage ailleurs?

Voilà des projets qui seraient plus en accord avec la situation environnementale. Mais choisir la production industrielle de sa commune, cela s’appelle la démocratie économique, et malheureusement, ça n’existe pas dans notre pays. On pourrait commencer par éviter de vendre la Prila à Rolex.

Léo Jacquat,

Cons. général Vert, Bulle

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