La Liberté

Sauver un château ou la Terre?

Publié le 15.02.2020

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Si, de Barberêche, on se rend par la route à Petit-Vivy, on voit apparaître sur la droite son château. On profite de la vue complète sur cette construction dont la partie la plus ancienne date du Moyen Age et qui n’a cessé d’être modifiée depuis, jusqu’en 1950. A l’entrée du village, on aperçoit la ferme de la famille Aeberhard, soucieuse d’écologie depuis longtemps, qui prévoyait de construire une installation de biogaz.

Par un arrêt du 20 janvier, le Tribunal cantonal enterre ce projet (LL du 6 février), car l’installation projetée empêcherait une vue d’ensemble sur le site du château. Vue d’ensemble dont on jouit depuis une centaine de mètres déjà.

Pro Fribourg triomphe sur son site, au point de publier les 24 pages de l’arrêt du TC. Mais cette victoire en est-elle vraiment une? On a sauvé le patrimoine, soit. En l’occurrence, donc, quelques mètres de route d’où l’on peut voir le château, alors qu’il est visible, dans son ensemble, bien avant. En revanche, on a sacrifié le projet d’une installation de biogaz que Béat et Elsbeth Aeberhard voulaient réaliser. Pour prendre la mesure de leur volonté, qu’on lise l’arrêt du TC. On y découvrira les concessions qu’ils avaient faites pour réaliser leur projet écologique jeté aux oubliettes par les juges. Belle pesée des intérêts!

On a sauvé quelques mètres d’une vue remarquable sur un château. Mais ce château se trouve sur une planète que, dans ce cas, on ne s’est guère soucié de sauver.

Jean-François Haas,

Courtaman

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