Une fusion peu transparente
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Pourquoi s’en cacher? L’attractivité du taux d’impôt proposé par les organes de la fusion du Grand Fribourg (même après le Covid-19) est due en partie à un report de charges sur des taxes, ce qui va creuser les inégalités. Les hauts revenus seront favorisés de plusieurs millions de francs.
Pour estimer précisément le supplément de charges à infliger – au nom de la loi – aux revenus moyens et faibles, j’ai demandé à voir le détail des calculs de BDO, société mandatée par le Copil (comité de pilotage). Réponse négative signée du préfet, président du Copil.
J’ai aussi demandé à lire les 48 réponses personnalisées de citoyennes et citoyens lors de la consultation des 75 000 habitants du Grand Fribourg. Là aussi, refus du Copil. J’ai appris que même les membres de l’Assemblée constitutive n’en avaient pas eu connaissance! Dans le rapport de consultation, BDO a «purgé» – faut-il dire censuré? – les 48 idées citoyennes en ne retenant qu’une phrase par personne. Je sais que des éléments non dénués d’intérêt ont été omis (par exemple le constat – qui semble tabou à Fribourg – qu’à Bienne le coût du bilinguisme est de 5 à 7 millions de francs par an).
Je n’ose imaginer où nous mènera la concentration des pouvoirs dans le Grand Fribourg si elle n’a pour corollaire la transparence. Ai-je cru trop naïvement aux promesses des rapports qui me font rêver d’un «projet de société», de «participation» citoyenne, qui prétendent fièrement que «la fusion entraîne un gain en démocratie directe et en transparence», ajoutant que le projet lui-même «doit être transparent»?
Jean-Marc Angéloz,
Corminbœuf