Une masculinité oppressive

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M. Thalmann évoque les souffrances vécues par les hommes dans notre société. Des abus perpétrés par exemple sur des garçons par les membres du clergé catholique. Donc les auteurs de ces actes ne sont autres que des hommes cisgenres. Il s’agirait en outre de tenir compte du fait que, pendant des décennies, les filles n’étaient pas admises comme servantes de messe, ce qui nuancerait le propos.

Il parle ensuite des soldats envoyés au front, victimes de la guerre, mais invisibilise les ravages que les conflits font à l’ensemble de la société. Les morts ne se cantonnent pas aux militaires. La société civile tout entière subit les pertes, mutilations, destructions, exodes… Une dissociation de ces souffrances est injuste et ne mène nulle part.

Ce que vous soulignez, M. Thalmann, doit être considéré en termes structurels. Les hommes cisgenres sont toujours à la tête des institutions politiques ou religieuses dont vous décriez les méfaits. Ce sont eux qui les ont façonnées et qui bénéficient encore aujourd’hui de privilèges que cela leur confère: ils ont choisi les règles du jeu!

Le féminisme lutte contre les violences de cette société patriarcale. Et nous avons besoin d’hommes qui, comme vous, constatent les horreurs vécues. Mais, plutôt que de comparer les souffrances, nous invitons ces hommes à s’engager pour faire bouger les lignes de cette masculinité oppressive, qui touche tout le monde, y compris eux-mêmes. A s’organiser entre eux. Et à nous rejoindre le 14 juin 2023 pour faire grève contre le patriarcat!

Emily Baumgartner, Grève féministe Fribourg, Mézières