L’humanité a peur de son nombre
La «bombe humaine» n’a pas explosé mais les défis démographiques à venir restent très inquiétants
Pascal Fleury
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En 1968, le biologiste et démographe américain Paul Ralph Ehrlich publie La Bombe P (The Population Bomb), un livre alarmiste controversé où il met en garde contre les dangers de la surpopulation et prône un antinatalisme radical pour empêcher l’apocalypse alimentaire. Un demi-siècle plus tard, force est de constater que la «bombe humaine» n’a pas explosé.
Les défis à venir n’en restent pas moins préoccupants. La croissance démographique est toujours très importante en Afrique, avec de forts taux de fécondité et jusqu’à un tiers de la population sous-alimentée. En Europe, aux Etats-Unis, au Brésil ou encore dans le Sud-Est asiatique, en revanche, c’est le vieillissement des populations, résultat cumulé de l’accroissement de la longévité et de la diminution des naissances, qui