Le mythe du chercheur d’or chanceux
La ruée vers l’or n’a que peu profité aux orpailleurs mais a fait la richesse des financiers et industriels
Pascal Fleury
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Californie » «De l’or! De l’or! De l’or!» Quand au mois de mai 1848, Sam Brannan, la barbe hirsute et les habits couverts de boue, ameute les passants de ses cris de bonheur dans les rues de San Francisco, en agitant ostensiblement une bouteille pleine de pépites brillantes, il sait pertinemment que la richesse s’amasse beaucoup moins aisément comme orpailleur dans les eaux glacées de la Sierra Nevada que comme vendeur de pelles et de pioches! Propriétaire du Star, un journal local de la ville portuaire, l’ex-mormon est l’un des premiers à s’être rendu dans les vallées aurifères pour observer le marché… et ouvrir un commerce de pics, écuelles et tamis achetés en gros 20 cents pour être revendus 8 à 16 dollars.
Bien sûr, la ruée vers l’or a souri à quelque