Episode 3: J'empoigne docilement ma bassine
Notre journaliste Aurélie Lebreau arrive à la moitié de sa mission «février sans supermarché». Et si ce pensum tant redouté n'en était finalement pas un?
Aurélie Lebreau
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«Ce que je vis me rappelle un peu les jours qui suivirent mon renoncement à la cigarette. Panique de ne plus avoir entre mon index et mon majeur ce petit bâtonnet que je vénérais autant que je le haïssais. Angoisse de ne plus pratiquer cette litanie de gestes rituels: saisir la cigarette, l'inspirer, expirer la fumée, quitter la maison toujours avec un briquet et un paquet de réserve. Et puis, après les premiers jours de privation, une étrange sensation de liberté était apparue, aérienne certitude. Plus besoin de s'encombrer de tout ce fatras pour fonctionner au quotidien.
Après quatorze jours sans grandes surfaces – excepté ma fugace et unique incursion dans le (tout) petit supermarché en bas de chez moi pour nous approvisionner en papier ménage (recyclé, sans chlore, fabriqué en Suisse, j'ai regardé avant d'acheter)