Les fraises des bois de ma maman
angélique eggenschwiler
Temps de lecture estimé : 2 minutes
Le mot de la fin
Il y a près de soixante ans, mon arrière-grand-maman construisait un chalet dans le village qui l’avait vue grandir. Elle y emménageait avec son chat, ses deuils et ses livres. Face au lac, sa face au nord comme tous ces témoins d’un autre temps qui dormaient «de montagne en montagne» pour ménager leur sommeil.
Une grande dame mon aïeule, encombrée d’astuces, de cartes géographiques et de passions. Passion pour les bêtes, les fleurs et les grandes pages de l’histoire qu’elle tournait d’un doigt humide et déterminé dans une encyclopédie du siècle dernier. Encore jeune, déjà veuve mais toujours belle, elle cuisait des macaronis pour ses poules et des patates pour ses enfants, elle distribuait les œufs entre deux astuces dans un plat beurré d’amour maternel.
Mon arrière-gra