La Liberté

«Je sais qu’en fin de semestre, je ne pourrai pas payer toutes mes factures»

Etudiante en bachelor de psychologie à l'Université de Fribourg, Serena Malagnino s'est largement engagée contre la hausse des taxes d'études. Lors du Dies Academicus, elle a ainsi déversé 180 francs en pièces de cinq centimes aux pieds du Conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen. Quelles conséquences la hausse des taxes d'études aura-t-elle sur son budget? Elle explique.

Serena Malagnino étudie la psychologie à Fribourg © DR
Serena Malagnino étudie la psychologie à Fribourg © DR


Propos recueillis par Jérémy Rico

Publié le 24.11.2017

Temps de lecture estimé : 1 minute

«Ma mère célibataire n’a pas les moyens de m’aider financièrement pour mes études. Du coup, j’ai obtenu une réduction des taxes d’études et une bourse de 16'000 francs par année du canton. Je paie environ 150 francs de taxes d’études par semestre, mais je ne sais pas à quel point ma réduction sera recalculée après la hausse. D’après mes calculs, il me faudrait 18'000 à 19'000 francs par année pour vivre. Je comble les 2000 ou 3000 francs qu’il me manque en travaillant comme serveuse dans un bar et en faisant des remplacements au CO du Belluard. Je fais aussi du baby-sitting et des ménages chez certains membres de ma famille. Malgré ça, je sais qu’en fin de semestre, je ne pourrai pas payer toutes mes factures. Alors je demande à des proches de m’aider, le temps de recevoir la bourse suivante.»


«J’ai aussi dû arrêter la danse parce que l’abonnement me coûtait trop cher. A la place, j’ai commencé à pratiquer un art martial japonais, le kenpo. J’ai pu m’arranger: je nettoie le dojo pour ne pas avoir à payer la cotisation.  Mon budget s’élève à 1200 ou 1300 francs par mois, avec un loyer à payer de 415 francs en colocation. Avec ce que je gagne, j’ai parfois dû me restreindre au niveau de la nourriture, notamment lors de mes deux premières années de bachelor. J’ai aussi dû refuser des propositions de vacances avec des amis pour privilégier des vacances en famille durant lesquelles je suis nourrie et logée.»


«J’ai eu de la chance avec le travail le semestre passé. Par contre, je devrai faire un stage non rémunéré de deux mois le semestre prochain. Ça va être dur: je ne pourrai pas travailler autant à côté de mes études durant cette période.»

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