La Liberté

L’union nationale a quelques fissures

L’éditorial du rédacteur en chef de «La Liberté»

Serge Gumy est journaliste et rédacteur en chef de «La Liberté».  © Alain Wicht
Serge Gumy est journaliste et rédacteur en chef de «La Liberté». © Alain Wicht


Serge Gumy

Publié le 13.03.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Nos journalistes sont mobilisés pour vous offrir une couverture de qualité et de service public sur l’épidémie de coronavirus. En raison de la situation sanitaire particulière et du fort intérêt pour cette thématique, «La Liberté» a décidé de vous offrir l’accès à cet éditorial. Bonne lecture et merci de votre confiance.

Le Conseil fédéral n’avait plus le choix: face à la progression foudroyante du coronavirus, et après que des pays voisins ont franchi le pas, il a pris à son tour des mesures exceptionnelles, de concert avec les cantons. Toutes les écoles, du primaire à l’université, resteront fermées, de même que les crèches et garderies. Le passage des frontières sera filtré. L’utilisation des transports publics est déconseillée. Plus question par ailleurs d’aller au cinéma, à la piscine ou sur les pistes de ski. C’est toute notre vie qui va se trouver bouleversée ces prochaines semaines, au nom de la guerre déclarée au Covid-19.

Le nouvel ennemi public No 1 menace en effet non seulement les individus vulnérables, mais aussi l’entier de notre économie. Pour le faire battre en retraite, le Conseil fédéral a sorti par conséquent l’artillerie lourde. Dix milliards de francs pour financer le chômage partiel et venir en aide aux secteurs sinistrés: Berne débloque des moyens à la hauteur de la crise. C’est signe que la Confédération a pris conscience de la gravité de la situation. Il était temps, diront certains.

Le coronavirus met à l’épreuve notre solidarité autant que notre système de santé

La mobilisation générale passe aussi par notre responsabilité à tous. Il nous incombe de respecter la distance sociale, de nous laver les mains régulièrement et d’accepter de réduire notre vie sociale. Nous devrons en faire plus en ces temps extraordinaires et prendre soin de nos proches, de nos voisins, de nos aînés, en leur offrant de faire leurs courses ou de nous occuper de leurs enfants. Car le coronavirus met à l’épreuve notre solidarité autant que notre système de santé.

Dures mais nécessaires, les mesures annoncées hier auraient dû sceller l’union nationale. Or, celle-ci souffre de quelques fissures, cantons et Confédération divergeant sur la durée des restrictions et la taille des rassemblements autorisés. Face à une pandémie mondiale, le fédéralisme est décidément un remède périmé.


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