Don d'organes: «Nous n’irons pas contre l’avis des proches»
Médecin aux soins intensifs du CHUV, à Lausanne, et président du programme latin du don d’organes, le Docteur Marco Rusca évoque son impuissance face aux patients qui décèdent faute de donneur et des espoirs qu’il place dans le passage à un consentement présumé au sens large. Interview.
Philippe Castella
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Comme médecin, cela doit être très frustrant de ne pas pouvoir soigner des patients comme il le faudrait faute d’organes en suffisance?
Marco Rusca: Plus que de la frustration, c’est un sentiment d’impuissance que l’on ressent en tant que médecin aux soins intensifs, lorsque la santé d’un patient se dégrade fortement ou même qu’il décède, faute d’organe pour une transplantation. Ces dernières années, les progrès de la médecine ont été spectaculaires. Aux soins intensifs, on lutte pour sauver des patients. Mais de temps en temps, on se retrouve face à une maladie qui est plus forte que nous, plus forte que les médicaments, et le patient décède.
Combien de vies pourraient être sauvées en Suisse si on disposait d’organes en suffisance?
En 2021, il y a eu 72 déc