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La Route de la mort vedette d'un livre

L'accident de car, qui a coûté la vie à quatre ressortissants portugais établis en Suisse en janvier 2017, est évoqué dans un livre d'un pompier de Saône-et-Loire (F). Le bus se rendait à Romont.

L'accident du 8 janvier 2017, près de Charolles, avait coûté la vie à quatre ressortissants portugais établis en Suisse (archives). © KEYSTONE/AP Creusot Infos
L'accident du 8 janvier 2017, près de Charolles, avait coûté la vie à quatre ressortissants portugais établis en Suisse (archives). © KEYSTONE/AP Creusot Infos

ATS

Publié le 04.10.2019

Sapeur-pompier professionnel établi à Paray-le-Monial, le long de "la route de la mort", Romain Comte se souvient qu'il a été saisi par le silence qui régnait lors de l'intervention. Le sauveteur est souvent confronté aux conséquences des accidents de la RCEA (Route Centre Europe et Atlantique). "S'il y avait un bouquet de fleurs à chaque endroit où s'est produit un accident mortel, cette route, ce serait florissimo", dit un de ses collègues.

De nombreux routiers, qui veulent éviter les péages, empruntent cette route pour rejoindre la péninsule hispanique. Au total, ce sont près de 15'000 véhicules qui défilent sur le tronçon vers Paray-le-Monial. La RCEA, "c'est un peu comme le circuit de Monaco pour la Formule 1. Il est pratiquement impossible de doubler", explique Romain Comte, dans son livre "L'appel des sirènes", co-écrit avec le journaliste Antonio Rodriguez.

Le 8 janvier 2017, un bus qui transportait 32 personnes - des ressortissants portugais établis en Suisse romande et dont la destination était Romont (FR) - est passé par-dessus la glissière de sécurité. Il a fait un tonneau en contrebas de la route peu avant 04h30 près du viaduc de Charolles.

Véritable patinoire

Quand le centre d'appels a été alerté, le plus difficile a été de localiser l'accident. L'interlocutrice, une des passagères du car, n'avait aucune idée du lieu où elle se trouvait. Elle finit par voir un panneau "sortie 12 à 1500 mètres", ce qui permet de délimiter une zone pour y envoyer les secours, relate Romain Comte.

A l'approche de l'endroit supposé de l'accident, le pompier doit faire attention à ne pas se mettre lui-même en danger et "ne pas ajouter une tragédie à celle qui vient de se produire" car sa voiture commence à glisser, la chaussée étant une véritable patinoire. Romain Comte est finalement parmi les cinq premiers arrivés sur les lieux de l'accident.

L'opération de sauvetage est déclenchée mais en attendant les renforts, le pompier plonge dans l'autocar. Le sauveteur se souvient qu'aucun cri, aucune scène de panique ne se dégage du lieu. "Les passagers patientent, en se tenant chaud dans cette nuit glaciale, à côté de l'épave. Leur silence est presque troublant", se rappelle Romain Comte.

Trois urgences absolues sont rapidement identifiées. Parmi elles, un enfant de trois ans et son père. Au final, 90 pompiers, une vingtaine de gendarmes et six équipes de SMUR se rendront sur les lieux de l'accident.

Lors de cette intervention, Romain Comte n'a pas pu s'empêcher de penser à une autre tragédie. Celle-ci avait coûté la vie le 24 mars 2016 à douze ressortissants portugais venant de Romont (relire notre enquête ici). Leur fourgon était entré en collision avec un camion. Le chauffeur du fourgon aménagé a été condamné en juin 2018 à une peine de trois ans de prison, son oncle, propriétaire du véhicule non conforme, à quatre ans.

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