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Début du procès de l'auteur présumé de l'homicide de Cheyres

Le procès de l'auteur présumé de l'homicide d'une femme de 19 ans, en 2017 à Cheyres, a débuté lundi devant le Tribunal pénal de l'arrondissement de la Broye. L'individu de 25 ans est prévenu d’assassinat, subsidiairement de meurtre.

Le corps sans vie de la femme de 19 ans avait été découvert dans une zone marécageuse au bord du lac de Neuchâtel (archives). © KEYSTONE/SANDRO CAMPARDO
Le corps sans vie de la femme de 19 ans avait été découvert dans une zone marécageuse au bord du lac de Neuchâtel (archives). © KEYSTONE/SANDRO CAMPARDO

ATS/MRZ

Publié le 13.09.2021

Prévu sur trois jours, le procès a été délocalisé à Granges-Paccot dans une salle adaptée aux normes sanitaires. Selon l'acte d'accusation, l'auteur présumé est aussi prévenu de vol et d’actes d'ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance, subsidiairement d’atteinte à la paix des morts.

Pour rappel, le corps sans vie d’une jeune fille avait été découvert à Cheyres le 17 janvier 2018, dans une zone marécageuse au bord du lac de Neuchâtel. La victime, venant du canton de Genève, était ligotée et présentait une blessure à la tête. Le surlendemain, un jeune homme, une proche connaissance, avait été interpellé.

Ce dernier, âgé de 21 ans au moment des faits, avait rapidement admis être l’auteur de l’homicide. L’instruction, close en janvier, a révélé que les deux jeunes gens se connaissaient depuis l’enfance et qu’ils entretenaient une relation amicale, apprend-on dans l'acte d'accusation du Ministère public du canton de Fribourg.

Longuement interrogé lundi matin par la présidente du tribunal Sonia Bulliard Grosset, le prévenu s’est souvent montré confus dans ses tentatives d’explication. Tout en affirmant éprouver une «honte profonde» et «regretter infiniment» d’avoir «enlevé la vie de quelqu’un que je connaissais depuis très longtemps et qui m’a beaucoup donné quand j’en avais besoin», il a invoqué sa consommation d’alcool et de drogue, ainsi que sa «situation qui se dégradait» à l’époque des faits, pour essayer de justifier son absence de souvenirs précis concernant le déroulement de son crime.

Selon lui, c’est une sombre histoire d’héritage que la victime lui aurait dit pouvoir toucher qui serait l’élément central l’ayant amené à l’attirer dans un guet-apens. Il aurait eu l’intention de lui «mettre un coup de pression» pour qu’elle «dise la vérité». C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il se serait muni du maillet qu’il avait abattu sur la tête de la jeune fille, ainsi que des entraves à l’aide desquelles il l’avait ensuite ligotée. Dans le capharnaüm indescriptible de la chambre qu’il occupait alors dans l’établissement de Cheyres où il travaillait, les enquêteurs ont trouvé un plan assez détaillé du déroulement de la soirée: y sont notamment indiqués l’heure de l’arrivée de son amie à la gare, puis celle à laquelle le duo devait se rendre sur la plage pour leur rendez-vous. Mais on n’y trouve aucune mention de l’horaire du dernier train à bord duquel la jeune fille était censée repartir à Genève...

Le prévenu nie toutefois avoir planifié son meurtre. Tout comme il réfute catégoriquement être passé à l’acte après avoir été rejeté par celle qu’il bombardait de messages ambigus dans lesquels il semblait lui déclarer sa flamme. Selon des échanges sauvegardés sur son téléphone portable, le jeune homme est un fétichiste obsédé par les pieds féminins. Les agents ont également retrouvé sur son appareil près de 700 images pédopornographiques mettant notamment en scène des fillettes.

L’accusé nie aussi avoir fait subir des outrages sexuels à sa victime inconsciente, ce que certains éléments retrouvés sur la scène du crime semblent pourtant suggérer. En particulier le fait que le bas du corps de la jeune fille était dénudé, que son pull et sa veste étaient relevés au-dessus de sa poitrine et que son soutien-gorge avait été coupé net sur le devant.

Le procès se poursuit lundi après-midi avec le réquisitoire du Ministère public, suivi des plaidoiries de l’avocat de la famille de la victime, puis de l’avocat de la défense.

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