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Pas d'entrée en matière dans l'affaire de l'abattoir de Moudon

Le Ministère Public vaudois, auprès duquel l'association de défense des animaux Tier im Recht (TIR) avait dénoncé l'abattoir de Moudon, n'entrera pas en matière. La cause: les preuves sont des images tournées de manière illicite.

La plainte de l'association Tier im Recht concerne un abattoir situé à Moudon. (Ici une vue de la vieille-ville). © Alain Wicht
La plainte de l'association Tier im Recht concerne un abattoir situé à Moudon. (Ici une vue de la vieille-ville). © Alain Wicht

LMP

Publié le 29.01.2021

L’association Tier im Recht (TIR), basée à Zurich, a récemment perdu son bras de fer contre l’abattoir de Moudon. Le Ministère Public vaudois n’entre en effet pas en matière sur la dénonciation du groupe de défense des animaux à l’encontre de la Société d’exploitation des abattoirs de Moudon (SEAM SA). Pour rappel, TIR estimait que la loi fédérale sur la protection des animaux avait été violée. Le groupe affirmait que des animaux subissaient un traitement parfois brutal. Il se basait sur des images tournées dans l’abattoir et diffusées en 2017 par l’association Pour l’égalité animale (PEA), qui avait reçu ces enregistrements de manière anonyme.


Dans l’ordonnance de non entrée en matière, dont La Liberté a pu consulter une copie, le procureur Patrick Galeuchet explique que les preuves «administrées d’une manière illicite» ne sont pas exploitables, à moins qu’elles ne soient indispensables pour élucider des infractions graves. Or, les images sur lesquelles s’appuie TIR ont été obtenues de manière illicite, comme l’indique le texte. Les infractions évoquées par l’organisation ne sont en outre pas considérées comme des délits graves.


L’association déplore la décision de Ministère public. «Nous sommes mécontents. Beaucoup de délits contre les animaux sont considérés comme des bagatelles», s’indigne Alexandra Spring, collaboratrice juridique de TIR. Et d’ajouter que son groupe n’ira pas plus loin: «Juridiquement parlant, nous ne pouvons rien faire». Des enregistrements effectués illégalement continueront-ils à être utilisés? «Oui. Pour nous, il s’agit du seul moyen de transmettre ce qui se passe dans les abattoirs au grand public».

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