La gauche renonce au référendum contre la réforme fiscale
La gauche fribourgeoise ne combattra pas le projet de loi de mise en œuvre de la réforme fiscale (PF17) adoptée par le Grand Conseil en décembre dernier. Réunis lundi soir, partis politiques et syndicats ont opté pour le pragmatisme.
PP
C'est non sans une certaine «frustration» que la gauche renonce à combattre, relève Benoît Piller, président du Parti socialiste fribourgeois. Mais différents éléments ont convaincu la majorité que le jeu n'en valait pas la chandelle. Il aurait notamment été difficile de réunir en deux mois les 6000 signatures nécessaires à l'aboutissement du référendum. Et la réforme est incontournable, la Suisse s'étant engagée à abolir les statuts fiscaux spéciaux destinés aux entreprises à votation internationale: «Nous sommes obligés d'avoir une solution», indique Benoît Piller, relevant que des compensations sociales accompagneront la mise en œuvre de la loi.
Au Syndicat des services publics (SSP), Virginie Burri ne cache pas sa déception: «Cette réforme, qui va engendrer des millions de francs de pertes fiscales, annonce de futures coupes dans le budget de l'Etat. Il aurait fallu la combattre.» Reste que, elle aussi, conçoit qu'il aurait été difficile de réunir les signatures nécessaires.
A la gauche de la gauche, Solidarités déplore la «faillitte de la gauche traditionnelle». Dans un communiqué, la formation fustige les prises de position des comités des Verts, du Parti socialiste et du Centre Gauche - PCS: «Le signe d'une véritable capitulation.»
En décembre dernier, le Grand Conseil a adopté la loi de mise en œuvre de la réforme fiscale par 62 voix contre 12 (18 abstentions). Elle consacre en particulier une baisse du taux d'imposition des entreprises de 19,86 à 13,72%. Des mesures de compensations sociales de 30 millions de francs par année sont prévues.