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Contre-attaque après le licenciement collectif chez Gainerie Moderne

Sur les 33 personnes congédiées pour raisons économiques en avril dernier, 16 ont décidé de porter l'affaire devant le Tribunal des Prud'hommes. Estimant avoir été traitées sans aucun respect, elles interpellent le canton.

Une dizaine de salariées licenciées par Gainerie Moderne ont manifesté vendredi devant les locaux du Service public de l'emploi à Fribourg. © MRZ
Une dizaine de salariées licenciées par Gainerie Moderne ont manifesté vendredi devant les locaux du Service public de l'emploi à Fribourg. © MRZ

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Publié le 15.10.2021

Ce licenciement collectif a touché une grande majorité de femmes, dont beaucoup avaient entre 20 et 40 ans d’ancienneté au sein de l’entreprise basée à Givisiez. Soutenues par le syndicat Unia, une dizaine d’entre elles ont manifesté devant les locaux du Service public de l’emploi à Fribourg, vendredi en fin de matinée. Elles ont remis une lettre de revendications au secrétaire général de la Direction de l’économie et de l’emploi Christophe Aegerter, demandant en particulier que le canton s’implique davantage lorsque de tels licenciements surviennent, afin de protéger les salariés contre les «employeurs peu scrupuleux».

Société familiale commercialisant des écrins de luxe pour montres, bijoux ou encore spiritueux, Gainerie Moderne a été rachetée par un groupe industriel romand en décembre 2020. En avril 2021, la nouvelle direction a signifié leur congé à 33 personnes (dont 18 travaillant dans la production et 15 dans les étages administratifs), prétextant une diminution de près de 35% du chiffre d’affaires au cours des deux années écoulées.

Selon les ex-salariées qui comptent se battre devant le Tribunal des Prud’hommes en invoquant un licenciement abusif, la direction a agi de manière brutale en bâclant la procédure de consultation pourtant prévue par le Code des obligations. Celle-ci permet au personnel de formuler des propositions afin d’éviter tout ou partie des licenciements ou d’en atténuer les conséquences. Les travailleuses congédiées, dont une majorité d’anciennes pénalisées par leur âge sur le marché de l’emploi, ajoutent qu’un plan social a été évoqué, mais qu’elles n’en ont jamais vu la couleur.

Elles demandent au canton davantage d’implication dans l’accompagnement des procédures de licenciement, ainsi que la fixation d’un délai minimum à respecter pour mener une procédure de consultation (il est de 15 à 20 jours ouvrables dans le canton de Vaud). Enfin, elles souhaitent que la médiation d’office ou sur requête soit obligatoire pour les parties. 

 

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