Nouveau frein aux chauffages électriques
Le parlement fribourgeois a accepté jeudi matin une motion prévoyant notamment l’interdiction de remplacer des chauffages électriques par de nouveaux chauffages électriques.
NM
Il s'agit d'un nouvel épisode dans la longue relation amour-haine que les Fribourgeois entretiennent avec leurs radiateurs électriques. Il y a six ans, c'était la rupture: la loi sur l'énergie adoptée par le Grand conseil prévoyait leur interdiction totale d’ici 2025. Puis, en novembre 2012, douloureux rabibochage quand ce bannissement, combattu par un référendum lancé par un groupe de propriétaires immobiliers, était rembarré par 50,75% de la population.
Or, jeudi matin, le parlement fribourgeois a validé une motion des députés Eric Collomb (pdc, Lully) et Markus Bapst (pdc, Guin) prévoyant l'interdiction de remplacer des chauffages électriques par de nouveaux chauffages électriques, l'obligation d'intégrer 20% d'énergies renouvelables lors du remplacement ou de l'assainissement d'installations de chauffage utilisant des énergies fossiles (le mazout, par exemple) et enfin l'obligation d'utiliser 30% d'énergie verte lors de l'installation de nouveaux systèmes fonctionnant avec des combustibles tirés du sous-sol. «Ce qu'on veut, c'est inciter le propriétaire à faire le pas de l'énergie renouvelable», assure Eric Collomb.
Le Conseil d'Etat voit également l'idée d'un bon oeil. En effet, elle s'intègre parfaitement dans le cadre du Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC 2014) que la Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie s'est engagée à mettre en application d'ici 2020. A un détail près, et il est de taille: le MoPEC 2014 stipule clairement que les radiateurs électriques doivent être remplacés dans un délai de 15 ans. «La proposition des motionnaires, elle, tient compte de la volonté du peuple fribourgeois car elle ne fixe pas de délai», remarque Olivier Curty, conseiller d'Etat en charge des questions énergétiques. La motion a été accepté par 83 voix contre 11 (6 abstentions), malgré un soutien très timide de la part de l’UDC et du PLR.