Depuis fin 2014 et l’adoption de la planification stratégique cantonale en la matière, seulement 1460 mètres de cours d’eau ont retrouvé leur fougue d’antan. Cela représente une moyenne de 487 mètres par année. Pourquoi ce retard? C’est ce que se demandent les députées broyardes Sylvie Bonvin-Sansonnens (v, Rueyres-les-Prés) et Nadia Savary-Moser (plr, Vesin) dans une question adressée au Conseil d’Etat. Dans sa réponse, ce dernier renvoie la balle aux communes, à qui incombent les efforts de revitalisation. «L’avancement plus lent des réalisations est dû en partie au fait que les communes hésitent à investir dans les projets de revitalisation des cours d’eau, même si le taux de participation et de subvention du canton et de la Confédération couvre le plus souvent 80% du coût», relève le Gouvernement cantonal, ajoutant: «Il y a aussi une forte résistance des propriétaires riverains, en particulier des exploitants agricoles qui souvent craignent de perdre de bonnes terres». 

Alors que faire? L’Etat de Fribourg, qui ne peut légalement contraindre les communes à accélérer le mouvement, mise sur la prévention et l’information, notamment auprès des citoyens les plus jeunes. Dans le cadre de la remise à ciel ouvert du ruisseau du Palon l’année passée, les élèves de Prez-vers-Noréaz avaient par exemple participé à une plantation d’arbre autour des rives. En outre, de nombreux projets sont actuellement à l’étude: la revitalisation de la Sionge à Vaulruz (sur une distance de 1875 mètres), celle de la Broye à Surpierre (3200 mètres) ou encore celle de la Sarine en ville de Fribourg (3750 mètres). Leur réalisation contribuerait à rattraper le retard, assure le Conseil d’Etat.