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Le projet de Grand Fribourg mise sur le bilinguisme pragmatique

La place de l'allemand fait débat dans le projet de fusion du Grand Fribourg, mis au vote consultatif le 26 septembre. Un groupe de travail propose de permettre à la minorité germanophone de pouvoir s’adresser dans sa langue aux autorités.

Les tenants de la création d'un Grand Fribourg veulent promouvoir, en faveur de la minorité germanophone, le bilinguisme pragmatique déjà en vigueur dans la commune de Fribourg (archives). © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ
Les tenants de la création d'un Grand Fribourg veulent promouvoir, en faveur de la minorité germanophone, le bilinguisme pragmatique déjà en vigueur dans la commune de Fribourg (archives). © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ

ATS

Publié le 18.03.2021

A six mois de la consultation dans les neuf communes impliquées dans le processus, la question sensible des langues dans la commune fusionnée de 75'000 habitants a fait l'objet d'une conférence de presse spécifique conduite jeudi à Villars-sur-Glâne par Carl-Alex Ridoré, président de l'Assemblée constitutive et préfet de la Sarine.

L’absence de loi cantonale sur les langues représente un obstacle "potentiellement rédhibitoire" à la reconnaissance de l’allemand comme langue officielle dans le Grand Fribourg, a constaté le groupe de travail ad hoc. A l’inverse, la fusion pourrait conduire à la dilution de la pratique dite du "bilinguisme pragmatique".

Convention de fusion

Celle-ci a été adoptée par la commune de Fribourg vis-à-vis de sa minorité germanophone. Le groupe de travail propose d'en ancrer les éléments essentiels, avec la garantie donnée aux germanophones de s'adresser en allemand aux autorités, dans la convention de fusion à rédiger en cas d'issue favorable du vote consultatif de septembre.

La proposition a été examinée par le Service de législation de l’Etat de Fribourg. Elle permet de respecter le principe de territorialité des langues contenu dans la Constitution cantonale. Le groupe de travail se prononce aussi en faveur de l’encouragement du bilinguisme individuel sur une base volontaire à tous les niveaux.

Délégué au bilinguisme

Ce dernier aspect passerait notamment par la création d’un poste de délégué au bilinguisme. Le groupe de travail constate encore que la symbiose des deux langues dans les cercles scolaires permettra au Service de l’enseignement obligatoire de langue française de l’Etat de Fribourg de renforcer le bilinguisme individuel à l’école.

Pour rappel, avec près de 8000 personnes, la minorité germanophone résidant dans le périmètre du Grand Fribourg représente un peu plus de 10% de la future commune appelée à devenir le centre fort du canton. Un effectif qui correspond peu ou prou au nombre d'habitants de la commune de Marly, ont illustré les intervenants.

Mercredi, Carl-Alex Ridoré a tenu un premier point de presse avant un vote qui constitue la dernière étape de la phase initiale d'un projet qui a pris du retard avec la pandémie de Covid-19. Il y a été notamment question de l'évolution des finances des trois communes les plus peuplées (Fribourg, Villars-sur-Glâne et Marly), évolution qui devrait avoir un impact sur la fiscalité.

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