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Procès en appel pour l'homme qui a étranglé son épouse

Le procès en appel du Portugais accusé d'avoir violé et étranglé son épouse en 2014 à Fribourg s'est ouvert mercredi. En première instance, l'homme avait écopé d'une peine de 17 ans de prison et d'un internement d'une durée indéterminée.

L'accusé, jugé en appel au Tribunal cantonal de Fribourg, demande une réduction de peine à 8 ans de détention (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
L'accusé, jugé en appel au Tribunal cantonal de Fribourg, demande une réduction de peine à 8 ans de détention (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX

ATS

Publié le 19.09.2018

Le 30 mars 2017, le Tribunal de la Sarine avait jugé cet homme de 59 ans coupable de meurtre et de viol à l'encontre de son épouse. Il avait aussi été condamné pour avoir infligé dans les années 2000 des actes d'ordre sexuel à ses deux jeunes fils, qu'il avait eus avec une précédente compagne.

Le président de la Cour avait notamment relevé le rapport de l'expert psychiatre, décrivant l'accusé comme un prédateur social psychopathe et incurable. Ce dernier avait fait preuve de détermination, agissant pour des mobiles "odieux et égoïstes".

En appel, le Portugais demande son acquittement des chefs de prévention d'actes d'ordre sexuel avec des enfants et de viol. Il réclame une réduction de peine à 8 ans de détention et conteste l'internement prononcé par les premiers juges.

Présomption d'innocence

Mercredi, son avocat a essayé, sans succès, de demander une nouvelle expertise psychiatrique, estimant notamment "qu'un travail d'expert ne devrait jamais être solitaire". Il a ensuite appelé à respecter la présomption d'innocence du prévenu concernant les accusations de viol et d'actes sexuels sur des enfants, qu'il a toujours niés.

Selon le défenseur, les déclarations de ses deux fils ne sont intervenues que très tardivement, avec de nombreuses contradictions et incohérences. Il y voit le signe d'une "vengeance" menée à l'encontre de son client, rappelant que rien n'a pu être établi à l'époque. Quant aux accusations de viol, "le dossier est vide", a-t-il estimé.

Par la voix du procureur Marc Bugnon, le Ministère public a pour sa part dénoncé le "déni complet" du prévenu, "centré sur sa petite personne" et "modèle de manipulation". Il a également rappelé les pressions physiques et psychologiques exercées par le quinquagénaire sur ses précédentes compagnes. Il appelle à la confirmation intégrale du jugement de première instance.

Enfin, les représentants des parties civiles ont souligné que les deux frères avaient fait des déclarations précises, "sur des faits qui ne peuvent pas être inventés". "L'inculpation de leur père pour le meurtre a agi comme un facteur déclenchant pour parler", ont-ils encore expliqué.

Avec son foulard

Pour mémoire, le prévenu, domicilié en Suisse depuis 1989, était marié depuis 2013 avec la victime, elle aussi portugaise et âgée d'une cinquantaine d'années. Leur relation était devenue conflictuelle. Après qu'il l'eut violée en novembre 2014, elle a finalement demandé le divorce, ont établi les premiers juges.

L'après-midi du 29 décembre 2014, elle rentrait du Portugal où elle avait retrouvé sa famille pour Noël. Elle s'est rendue dans la boutique qu'elle tenait en ville pour parler avec lui.

C'est là qu'il l'a étranglée avec le foulard qu'elle portait autour du cou. Quand il l'a amenée aux urgences, elle était en état de mort cérébrale. Elle est décédée le lendemain.

Pendant la procédure, l'homme avait avoué avoir tiré sur le foulard, mettant son acte sur le compte d'une dispute dans laquelle ils en seraient venus aux mains. En audience, il avait toutefois refusé de répondre aux questions du juge.

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